Comment Toy Story a révolutionné le film d'animation

© Disney Pixar
  • Copié
A.H. , modifié à
La sortie de Toy Story a marqué un tournant décisif dans le septième art. Au-delà de la prouesse technique, l'originalité du scénario a scellé le succès de la saga, dont le troisième épisode est diffusé lundi soir sur M6.

Woody et Buzz l'Éclair n'ont pas pris une ride. La saga Toy Story, dont le premier épisode est sorti en 1995, reste une référence en matière de films d'animation. Chez les enfants bien sûr, mais aussi chez leurs parents. Son graphisme et la magie de son histoire - des jouets qui s'animent une fois Andy, 8 ans, sorti de la chambre - se savourent encore aujourd'hui, avec le même plaisir. Un plaisir que propose de revivre M6 ce lundi soir avec la diffusion de Toy Story 3 à 21 heures. Mais à quoi tient un tel succès ?

Une prouesse technologique

Diffusé en salles en 1995, Toy Story est le premier long métrage réalisé entièrement en images de synthèses, c'est-à-dire intégralement produites par ordinateur. Le résultat à l'écran est inédit, moderne, spectaculaire. Bref, révolutionnaire. Les textures apparaissent plus nettes, la lumière plus naturelle. Grâce à des décors hyper-réels (la chambre d'Andy, ses jouets...), il est facile pour un enfant de se plonger dans l'univers de Toy Story.

Ce tournant dans la réalisation des films d'animation a été possible par l'alliance du géant Disney et d'une toute jeune société d'informatique, Pixar, alors présidée par Steve Jobs. L'association des deux studios n'a qu'un objectif : inventer un nouveau type de films, et créer pour cela le logiciel qui rendra leurs rêves d'animation possibles.

L'équipe est composée d'une centaine d'artistes, d'ingénieurs et d'animateurs. En comparaison, Le Roi Lion a nécessité le travail de plus de 800 personnes. "À ce moment-là, aucun de nous ne savait ce que nous faisions. Nous n'avions aucune expertise en production, sauf pour les courts métrages et les publicités. Donc, nous étions tous des novices complets", expliquait en 2015 Ed Catmull, qui était alors ingénieur en logiciel et qui est aujourd'hui président de Walt Disney Feature Animation, au magazine Time.

Avec les moyens techniques de l'époque, le travail d'animation est laborieux. Environ quatre heures sont nécessaires pour obtenir une seule image. Au total, il a fallu plus de 800.000 heures de travail à l'équipe, réparties sur 117 ordinateurs, pour obtenir le premier épisode de Toy Story.  

Un "film de potes" pour enfants

Cet investissement colossal porte ses fruits. "La qualité du jeu des personnages de Toy Story parvient à vous faire croire que les jouets sont vivants. Après avoir vu le film, vous ne regarderez plus jamais vos jouets ou ceux de vos enfants comme avant. Finalement, Toy Story n’est peut-être pas une histoire imaginaire...", déclarait pas peu fier le producteur de Toy Story, Ralph Guggenheim.

Ce qui fait le succès du film d'animation, c'est avant tout son scénario. Avec Toy Story, oubliez les images de belles princesses et de preux chevaliers. Le film explore d'autres sentiments, fait appel à d'autres émotions, que l'on ne voit jusqu'alors que dans les films, et pas dans l'animation. Tout commence par une histoire de rivalité. Woody, la poupée cow-boy, jouet préféré du jeune Andy, se retrouve en concurrence directe avec un petit nouveau : Buzz l'Eclair, un homme de l'espace ultra-moderne, et très prétentieux. Tout les oppose, ou presque. Car embarqués dans leurs mésaventures, les deux jouets vont s'apprivoiser. On rit autant qu'on s'attendrit, et c'est ce qui en fait la modernité du scénario.

Une inspiration pour les générations suivantes

Dès sa sortie en salles, Toy Story impressionne le public comme les critiques. Avec 360 millions de recettes engrangées dans le monde (plus de 2,7 millions d'entrées rien qu'en France), le film signe le plus gros succès commercial de l'année 1995. Il est par ailleurs nommé pour trois Oscars (meilleure musique, meilleure chanson originale et meilleur scénario original).

Un tel succès a évidemment incité les professionnels à tenter le pari de l'animation par ordinateur à leur tour. Le réalisateur de Toy Story, John Lasseter, va successivement faire naître à l'écran 1001 Pattes (1998), Toy Story 2 (1999) ou encore Cars (2006). Monstre et cie (2001), Le Monde de Nemo (2003) ou encore Les Indestructibles (2004), suivront, avec la même technologie d'images de synthèse. Tous sont les héritiers directs de Toy Story.

Le film est devenu si culte que l'attente des fans est grande. 17 ans après la sortie du troisième opus, les studios Pixar réservent donc un beau cadeau aux fans, petits ou grands. Car oui, Woody et Buzz vont revenir à l'écran, pour de nouvelles aventures. Toy Story 4 sortira en salles à l'été 2019.

Pour vous replonger dans l'univers de la saga, M6 diffuse Toy Story 3, lundi à 21 heures.