Trésor nazi : Gurlitt s'arrange avec la justice

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avec AFP
L'octogénaire, chez qui ont été retrouvées des centaines d'oeuvres d'art spoliées par les nazis a trouvé un accord avec la justice allemande.

La saisie sur les oeuvres d'art retrouvées chez Cornelius Gurlitt est levée. Ainsi en a décidé mercredi le parquet d'Augsbourg, en Allemagne. L'octogénaire, chez qui ont été retrouvées des milliers d'oeuvres d'art dont certaines sont issues de spoliations menées sous le régime nazi, avait trouvé un accord lundi avec l'Etat fédéral allemand et l'Etat régional de Bavière pour les restituer à leurs ayants droit. A la condition toutefois que ceux-ci soient identifiés dans un délai d'un an.

Saisie levée. Dans le cadre de cet accord, le Parquet d'Augsbourg a indiqué dans un communiqué lever la saisie prononcée il y a plus de deux ans après la découverte du "trésor" dans l'appartement de l'octogénaire à Munich. "Au moment où la collection entière avait été saisie, le Parquet d'Augsbourg était convaincu de la légalité de cette mesure", a-t-il  précisé. Mais "de nouvelles informations apparues au cours de la procédure d'enquête" lui ont permis de "réévaluer la situation légale" des oeuvres.

L'enquête pour fraude fiscale se poursuit. La justice allemande a néanmoins précisé que l'enquête pour fraude fiscale sur M. Gurlitt, à l'origine de la découverte des oeuvres, se poursuivait. Il y a deux ans, ce fils d'un marchand d'art au passé trouble sous le IIIe Reich s'était vu confisquer des tableaux ayant appartenu à son père par la justice allemande dans le cadre d'une enquête pour fraude fiscale. L'avocat du vieil homme, Tido Park, a indiqué mercredi à l'AFP que la levée de la saisie sur les oeuvres allait "renforcer la réhabilitation" de son client. "C'est un bon jour pour Cornelius Gurlitt", a-t-il ajouté.

Recherches d'ayants droit en cours. Le ministère fédéral de la Culture et le ministère bavarois de la Justice vont lancer des recherches sur la provenance des quelque 1.406 oeuvres retrouvées en 2012, parmi lesquelles des Picasso, Matisse, Cézanne, Renoir ou Dix. L'avocat Christoph Edel, qui assure sa tutelle, avait déjà assuré fin mars que Cornelius Gurlitt était prêt à rendre à d'éventuels héritiers, des biens dont il était démontré qu'ils étaient issus de spoliations sous le IIIe Reich.

Une "taskforce" inventorie les oeuvres. Un groupe de travail, une "taskforce" présidée par la juriste allemande Ingeborg Berggreen-Merkel et réunissant un panel d'experts nationaux et internationaux, oeuvre déjà à faire l'inventaire des oeuvres et à déterminer qui sont leurs propriétaires à l'origine. Selon les dernières recherches de la "taskforce", on ne peut pas exclure que 458 oeuvres aient été volées ou extorquées à des Juifs. Et environ 380 autres auraient été saisies dans les musées allemands comme faisant partie de ce que les nazis classaient dans la catégorie "Art dégénéré".

Il gardera quelques belles oeuvres. L'accord signé par les représentants de Cornelius Gurlitt, l'Etat fédéral et la Bavière, ne prévoit rien concernant les autres oeuvres en possession du vieil homme, qui se trouvaient dans une autre de ses propriétés, à Salzbourg, en Autriche. Y ont été découvertes 238 oeuvres, dont 39 huiles et des aquarelles signées, là encore, par des artistes parmi les plus prestigieux de l'histoire de la peinture.

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