Sexisme dans le cinéma : des professionnels du cinéma demandent des quotas

Juliette Binoche fait partie des signataires de la tribune.
Juliette Binoche fait partie des signataires de la tribune. © AFP
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Juliette Binoche, Agnès Jaoui, Charles Berling et Alexandra Lamy, demandent dans une tribune publiée dans Le Monde la création de quotas dans le financement du cinéma afin d’arriver à parité.

Dans une tribune publiée dans Le Monde datée du 1er mars, un collectif de professionnels du cinéma, dont Juliette Binoche, Agnès Jaoui, ou encore Charles Berling demandent la création de quotas dans le financement du cinéma. Leur objectif étant d'arriver à la parité.

"Comme dans bien des domaines d’activité, les femmes restent discriminées dans le cinéma : moins d’un long-métrage sur quatre agréé par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) est réalisé par une femme. Aucune exposition à la Cinémathèque française n’a été consacrée à une cinéaste. En soixante et onze ans de Festival de Cannes : une demi-Palme d’or a été décernée à Jane Campion en 1993, partagée avec Chen Kaige. Et un César de la meilleure réalisatrice pour Tonie Marshall en 2000. Sans parler d’inégalités salariales, avec un écart de 42 % en défaveur des femmes, et d’inégalité des chances, avec seulement 28 % des avances sur recettes attribuées par le CNC pour des projets menés par des femmes", déplorent les signataires dans les colonnes du quotidien. 

"Une étape inévitable". Ce collectif cite aussi les exemples de la Suède et de l'Irlande qui ont déjà adoptés des quotas. "En Suède, à la suite de cette politique, la proportion de réalisatrices est passée de 16 % en 2012 à 38 % en 2016", constatent-ils. "Les politiques de quotas sont les plus efficaces en matière de résultats", pointent-ils ajoutant que ces quotas étaient "une étape inévitable pour vaincre les inégalités".

"J'y suis favorable". Jeudi, sur Europe 1, la ministre de la Culture Françoise Nyssen a rappelé sa volonté de garantir la parité dans le monde de la culture, comme elle l'avait déjà affirmé le 7 février dernier, lors d'un comité ministériel. "Dans ce genre de démarche, il faut être exemplaire soi-même. Au ministère de la Culture, j'ai lancé une politique déterminée à ce niveau-là, sur les rattrapages, les inégalités salariales et sur les quotas dans les nominations", a-t-elle expliqué au micro de Maxime Switek. "Le CNC attribue des aides en fonction de critères et cela (les quotas, ndlr) peut tout à fait rentrer, aussi, dans une réflexion et dans des critères", précise Françoise Nyssen. Si la ministre se déclare "attentive" à la démarche de quotas, elle précise aussi : "J'y suis favorable, et nous allons le voir avec Frédérique Bredin (la présidente du CNC, ndlr)".