Polanski : Frédéric Mitterrand se justifie

  • Copié
, modifié à
"C'est la place d'un ministre de la Culture de défendre les artistes", a-t-il répondu aux critiques qui ont suivi sa prise de position.

Dès dimanche soir, Frédéric Mitterrand volait dans les plumes d'une "Amérique qui fait peur" pour défendre le cinéaste Roman Polanski. Ce dernier a été arrêté samedi soir à son arrivée en Suisse sur mandat d'arrêt américain pour une affaire "relations sexuelles illégales" avec une mineure de 13 ans qui le poursuit depuis plus de 30 ans. La réaction du ministre avait été jugée déplacée par certains responsables politiques, à droite comme à gauche.

"C'est la place d'un ministre de la Culture de défendre les artistes en France. Un point, c'est tout", a rétorqué jeudi Frédéric Mitterrand. "Sur le fond de ce qui s'est passé, il y a trente ans je ne porte pas de jugement", a commenté le ministre. Mais si "être un grand réalisateur de cinéma ou une célébrité ne vous place pas au dessus des lois, (cela) ne vous place pas (non plus) au dessous des lois", a-t-il justifié à l'issue d'une conférence de presse sur le budget de son ministère, évoquant le "lynchage médiatique auquel Roman Polanski a été soumis il y a trente ans d'une manière absolument hallucinante".

Les conditions de son arrestation en Suisse "pour un fait grave que je n'excuse d'aucune manière et qui appelle des sanctions -soyons bien clairs là-dessus- (...) peuvent appeler à un certain nombre de réserves pour ne pas dire plus", a souligné également Frédéric Mitterrand. "Pour toutes ces raisons, je pense que Roman Polanski a le droit, ainsi que sa famille, ainsi que l'indique également son statut de ressortissant français et le fait que c'est un immense créateur artistique, à la solidarité et à la compassion du ministre de la Culture et de la Communication français", a-t-il conclu.

>> Polanski demande à être libéré