Avec son nouvel album Géopoétique, MC Solaar a signé un retour triomphal en 2017, après une décennie d'absence. Vendredi soir, dans la grande salle parisienne du Zénith, le rappeur de 48 ans sera peut-être sacré pour le meilleur album de chansons de l'année. S'il se réjouit de cette nomination, il ne vise pas forcément le trophée. "Dans la chanson française, tout le monde est pote. Donc que ce soit X ou Y, l'essentiel est de participer à cette belle cérémonie", assure-t-il dans Bonjour la France, vendredi.
"Orelsan, je l'admire". Après 30 ans de carrière, Claude M'Barali de son vrai nom, bénéficie d'un statut à part dans le milieu du rap. Un patron tranquille, un mentor. Pas un concurrent. "Je ne suis pas dans la guerre du rap. Chaque fois que je vois quelqu'un, je souffle sur son bateau pour qu'il aille plus loin", philosophe-t-il. Face à Daphné Bürki, le rappeur raconte que lui et ses enfants écoutent les mêmes musiques, de Soprano à Maître Gims, en passant par Big Flo et Oli et Orelsan. Mc Solaar retrouvera d'ailleurs le rappeur caennais aux Victoires de la musique, ce dernier étant nommé dans la catégorie "artiste masculin de l'année". "Il est très fort. Je l'aime, je l'adore, je l'admire", déclare Mc Solaar.
"Personne n'est indispensable". Si l'auteur de Caroline, Bouge de là et Solaar pleure s'autorise à prendre ce recul sur son milieu artistique, c'est grâce à cette décennie d'absence. "Pendant ce temps où on ne fait pas grand-chose, on se rend compte que personne n’est indispensable. On sort de la compétition", avance-t-il. Un temps pour lui nécessaire, indispensable. "Je voulais prendre un peu de recul, faire une vie 'tranquilos' parce que j'avais lu un bouquin, Le Droit à la paresse, et j'y ai cru", confie MC Solaar. "Quand on a vécu la chose, on se dit que c'est trop bien. C'est comme si on était à la bonne température. Mais il faut quand même avoir quelques projets. Tous les mois de juin, je me disais 'mais zut, qu'est-ce-que j'ai fait dans l'année'", confie le rappeur.
MC Solaar a retrouvé l'inspiration, et l'énergie nécessaire pour reprendre le micro et écumer les salles de concert. Avec sincérité, il glisse : "Ça fait dix ans que je ne fais pas grand-chose, et j’espère revivre des belles choses".
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