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Europe1.fr , modifié à
Sur Europe 1, la comédienne Virginie Lemoine raconte comment ce roman d'Irène Némirovsky a été publié en 2004, 62 ans après la mort de son auteure.
INTERVIEW

Après avoir été porté sur grands écrans en 2014, le roman Suite française de Irène Némirovsky connaît désormais une adaptation théâtrale, sous la direction de Stéphane Laporte et Virginie Lemoine, au théâtre de La Bruyère, à Paris. Dans Culture médias sur Europe 1, la comédienne raconte "l'histoire incroyable" qui a permis à ce livre de voir le jour en 2004.

"Denise Epstein a toujours gardé Suite française dans ce carnet en cuir"

Irène Némirovsky n'a jamais pu connaître la joie de savoir que Suite française a été publié. Arrêtée en 1942, elle meurt au camp d'Auschwitz quelques mois plus tard, à 39 ans. C'est uniquement grâce à ses filles, Denise Epstein et Elisabeth Gille Epstein, que l'oeuvre d'Irène Némirovsky a pu connaître un tel rayonnement. "Lorsqu'ils se sont rendus à la Kommandantur avec leur père, il a mis le carnet de Suite française dans la valise de sa fille en lui disant : 'ne t'en sépare jamais, c'est ta mère'", raconte Virginie Lemoine. Si leur père est arrêté et déporté, Denise Epstein et Elisabeth Gille Epstein doivent leur survie à un lieutenant allemand, qui leur permet de s'échapper. "Les enfants ont alors été cachés à Bordeaux par des religieuses très courageuses. Denise Epstein a toujours gardé Suite française dans ce carnet en cuir", explique la comédienne.

Prix Renaudot 2004

Dans les années 1970, un banal événement du quotidien va changer le destin de ce carnet. "Une panne de machine à laver qui inonde la cave où est rangé le carnet", précise Virginie Lemoine. Denise Epstein prend peur : la vie du contenu de ce carnet ne tient vraiment pas à grand chose. Elle décide alors de le retranscrire intégralement à la machine à écrire. "En 2004, elle a rencontré une éditrice dans une librairie à Toulouse, qui lui a dit de lui confier ce carnet", poursuit l'actrice. En 48 heures, Olivier Rubinstein (éditions Denoël) prend la décision de le publier. Suite française remporte le prix Renaudot. La première, et seule fois, qu'il sera décerné à titre posthume.