1:38
  • Copié
A.D , modifié à
L'acteur a osé refuser une proposition du cinéaste américain, préférant "être le roi dans [s]on royaume qu’un Français dans un film américain".
INTERVIEW

Sensible, à fleur de peau. Plus on écoute Vincent Lindon, plus on lui attribue volontiers ce genre d'épithètes. Chamboulé par moments par des peurs viscérales, il se revendique avant tout libre. L'acteur qui joue Rodin dans le dernier film de Jacques Doillon, était l'invité de l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans le vie samedi sur Europe 1. Au micro d'Isabelle Morizet, il a raconté quelques-uns de ses choix de vie et notamment pourquoi il a dit "non" à un ténor du cinéma américain.

"Le moment où je bois cinq apéros et ou je dîne". L'acteur a d'une certaine manière mis en place une échelle de priorités. C'est ainsi pour profiter de la vie qu'il ne joue pas au théâtre. Parce que, confie-t-il, derrière un rideau, tout se joue aux heures qu'il "aime le plus dans la vie", c'est à dire de 18h30 à 23h, "le moment où je bois cinq apéros et où je dîne. Je suis un homme qui a plus envie de vivre que de faire son métier." S'ajoute à cette raison capitale une petite cargaison de peurs : rester coincé dans les embouteillages et surtout "l’impression qu’on ne va pas y arriver".

Entendu sur europe1 :
Les Américains ont une façon de filmer et de voir les paysans français un peu bizarre, souvent avec une 4L ou une 2 CV fourgonnette, une cigarette derrière l’oreille

"Roi dans mon royaume". C'est aussi une affaire de priorités qui lui a fait décliner l'offre de Quentin Tarantino de jouer dans Inglourious Basterds. "C’était un rôle pour le début du film qui durait un quart d’heure, vingt minutes, qui était plutôt bien mais en même temps, il y avait un film de Stéphane Brizé qui s’appelait Mademoiselle Chambon qui se tournait aux mêmes dates", raconte l'acteur. "J’aurais pu faire des pieds et des mains pour que Stéphane Brizé décale son film mais je préfère être le roi dans mon royaume qu’un Français dans un film américain considéré à sa valeur de Français, c’est-à-dire pour un rôle de paysan."

Le cliché du Français. "Souvent, les Américains ont une façon de filmer et de voir les paysans français un peu bizarre, avec une 4L ou une 2 CV fourgonnette, une cigarette derrière l’oreille. Si je devais aller un jour aller aux Etats-Unis, je préfère qu’on m’appelle parce que c’est moi qu’ils veulent spécifiquement même pour un petit rôle que faire un rôle de Français dans un film américain. Tout le monde s’est cassé les dents. Ça n’est pas une fin en soi", clôt-il le débat.