Franck Bondoux est le directeur du festival de BD d'Angoulême.
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G.P. , modifié à
BANDE-DESSINÉE - Dans "Europe 1 social club", le directeur du festival de la BD d'Angoulême, Franck Bondoux, est revenu sur la polémique suscitée par la sélection exclusivement masculine de son Grand Prix.

"Je pense qu'il faut dire qu'il y a eu une faute, une erreur". Franck Bondoux, directeur du festival de BD d'Angoulême, a réitéré son mea culpa dans "Europe 1 social club" lundi. Début janvier, le festival de la BD publiait la liste exclusivement masculine des trente sélectionnés pour son Grand Prix. Fronde de certains auteurs, appel au boycott : le festival a fait finalement marche arrière rapidement et incorpore "des noms d'auteures dans la liste des sélectionnés".

Nouveau mode de désignation. Franck Bondoux tient à livrer aujourd'hui les détails de ce couac. Depuis deux ans, le festival a en effet changé le mode de désignation de son Grand Prix. "Nous invitons l'ensemble des auteurs à désigner le nouveau Grand Prix. Chaque auteur avait la possibilité de donner trois noms", explique le directeur du festival. "Sur les trois dernières années, cela représente environ 10.000 voix et je n'ose même pas vous dire le nombre de voix que les femmes ont recueillies. C'est bien parce qu'elles étaient dans les toutes dernières places qu'elles sont sorties de cette liste", confie-t-il.

"Regarder ce festival à l'aune de ce qu'il fait". Loin de se défausser, Franck Bondoux accepte sa part de responsabilité. "On n'a pas vu qu'il y avait une faute", indique-t-il, mais il dénonce aussi "un bal des faux-culs". "Lorsqu'il y a eu des femmes dans cette sélection, elles ont eu très peu de voix", révèle-t-il, sous-entendant que la profession, qui était vent debout lors de l'annonce de la sélection, est la même qui ne vote pas pour des femmes.

Le directeur du festival refuse également qu'Angoulême soit estampillé "festival macho". "Ce qui me paraît important, c'est de regarder ce festival à l'aune de ce qu'il fait", explique-t-il. Pour preuve, il expose les actions du festival au cours des dernières années. Dans la sélection officielle, Franck Bondoux souligne ainsi qu'"il y a 25% de femmes alors qu'on sait qu'elles sont 13% parmi les auteurs professionnelles aujourd'hui". Le directeur du festival rappelle enfin qu'on trouve des femmes dans les débats programmés, les expositions et comme lauréates.