Stéphane Bern raconte sur Europe 1 l'origine de l'expression "l'habit ne fait pas le moine". (Photo d'illustration) 2:01
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Stéphane Bern , modifié à
C'est un adage peu contredit : "L'habit ne fait pas le moine". Autrement dit : les apparences sont parfois trompeuses. Mais quelle est l'origine de cette expression ? Lundi dans Historiquement vôtre, Stéphane Bern nous emmène au 13e siècle, et même plus loin, pour y répondre...

Quiconque a été jugé, à tort, peu compétent dans un domaine ou a été surpris par une apparence trompeuse sera d'accord avec cette adage : "L'habit ne fait pas le moine". L'expression percutante d'une sagesse populaire que chaque Français a probablement déjà entendu une fois dans sa vie. Mais d'où vient-elle ? Chaque jour, dans Historiquement vôtre, Stéphane Bern propose de découvrir les origines des expressions que l'on utilise au quotidien. Lundi, l'animateur nous emmène au 13e siècle, et même plus loin...

C’est au 13e siècle que l’on trouve la première trace de l’expression "l'habit ne fait pas le moine". Elle serait la traduction de la formule latine "barba non facit philosophum". Attribuée à Plutarque, cette expression très similaire à sa forme actuelle, signifie "la barbe ne fait pas le philosophe". 

La ruse du cheval de Troie

Mais l’expression que l’on connaît aujourd'hui pourrait avoir d'autres origines. Certains la relient par exemple à François Grimaldi, ascendant de la famille qui règne encore sur la principauté de Monaco. En 1297, il s’était emparé du rocher grâce à une ruse. Lui et son armée s’étaient déguisés en moines franciscains et avaient demandé l’asile. Ils profitèrent en fait de la nuit pour répéter le coup du cheval de Troie. Sur les armoiries de Monaco, on retrouve d’ailleurs deux moines portant des épées, pour se souvenir de ce fait d’arme. En effet, l’habit n’avait pas fait le moine cette nuit-là. 

Une dernière explication peut nous éclairer sur l’origine de la formule. Au 13e siècle, le pape Grégoire 9 utilisait cette expression pour rappeler que tous les moines n’avaient pas le comportement idoine. "Portés sur la chose", cupides, violents, tous n’étaient pas des saints, loin de là.