Culture : 500 œuvres vont quitter les musées parisiens pour rejoindre les régions

© LIONEL BONAVENTURE / AFP
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Diane Shenouda, édité par Anaïs Huet
500 œuvres, parmi lesquelles des tableaux très connus, devraient quitter les réserves des musées nationaux, à partir de septembre 2018, pour être montrées en régions.

Près de 500 tableaux accrochés aujourd'hui dans les salles ou dans les réserves des grands musées nationaux vont être prêtés à des dizaines de musées en région, a annoncé la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, lundi. Objectif : rendre nos trésors accessibles au plus grand nombre.

Comment cela va fonctionner ? Les musées des petites et moyennes villes vont pouvoir piocher dans un "Catalogue des désirs", qui recense 500 œuvres iconiques de nos collections nationales. Le Louvre est le plus grand préteur, mais d'autres s'investissent également dans le dispositif. Ainsi, le Musée d'Orsay va faire voyager Les Roulottes de Van Gogh, et le Centre Pompidou va libérer une toile de Balthus. 

Des trésors méconnus. Dans ce catalogue, on trouve aussi des trésors plus surprenants, comme la robe d'Édith Piaf. "Qui sait aujourd'hui que la robe de Piaf est conservée à la Bibliothèque nationale de France ?", interroge sur Europe 1 Sylvain Amic, qui participe au projet. "Ce catalogue permet de révéler des trésors enfouis, que l'on ne voit que très rarement. Il y a aussi la veste du général de Gaulle, le maillot de Platini, la ceinture de bananes de Josephine Baker… Ce sont des objets qui résonnent dans l'imaginaire collectif, et qui ne sont que très peu vus", assure-t-il.

Un Goya à Agen. Une dizaine de musées en régions ont déjà fait part de leur intérêt. Ce dispositif est une aubaine, notamment pour le musée des Beaux arts d'Agen qui va accueillir, dès l'automne et pour une période de six mois à un an, La dame à l'éventail de Goya, prêté par le musée du Louvre. "Pour nous, c'est vraiment providentiel. Ce sont des chefs-d’œuvre du patrimoine. Le rêve d'avoir La Dame à l'éventail se concrétise grâce à ce dispositif", s'enthousiasme Adrien Anfedaque, conservateur au musée des Beaux arts d'Agen. Sans ce dispositif, ce musée, qui compte déjà cinq œuvres de Goya dans sa collection, n'aurait pu s'offrir un tel chef d'oeuvre faute de moyens. Là, le prêt est gratuit, et c'est l'État qui prend en charge le transport et l'assurance. 

Et La Joconde ? Le chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci ne quittera pas le Louvre. C'était pourtant un rêve de la ministre de la Culture, Francoise Nyssen. Mais pour des raisons de sécurité et de fragilité, on ne peut pas la sortir de son coffre plus de deux heures.