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Alexis Patri , modifié à
Invité samedi de l'émission d'Isabelle Morizet "Il n'y a pas qu'une vie dans la vie", le comédien et humoriste Artus revient sur les grandes étapes de son parcours personnel et professionnel. Et notamment son passage par le très réputé cours Florent. Une expérience d'apprenti comédien qu'il a détestée.
INTERVIEW

C'est sans nul doute l'école d'acteurs la plus réputée en France. On ne compte plus les stars du cinéma et du théâtre passées par le cours Florent. Parmi ses nombreux anciens élèves, on trouve Artus. Mais le comédien et humoriste n'a vraiment pas apprécié cette expérience, écourtée après "deux ou trois mois" de cours seulement. Il explique sans mâcher ses mots les "mille raisons" de son antipathie, samedi sur Europe 1, à l'occasion de son invitation dans l'émission d'Isabelle Morizet Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.

"J'arrivais de Montpellier. J'étais provincial, j'étais rugbyman. Ce que les gens de Paris appellent un beauf", résume l'humoriste. "Et quand j'arrive dans ce truc-là, je ne vois que des grands filiformes avec les cheveux longs qui portent des chaussures Repetto. J'ai eu l'impression d'être dans un sketch des Inconnus."

"Il faut savoir qu'il y a des videurs au cours Florent"

"Je me demandais qui étaient ces gens, qui en plus te jugent", se souvient Artus. "Quand tu arrives à Paris, tu n'es pas bien, tu changes de vie. Et tu as ces gens-là qui, vraiment, te regardent de haut en bas." Des personnes avec lesquelles le futur humoriste sent un important décalage économique. C'est ce dernier qui va le pousser à quitter la formation.

"Je travaillais à côté. Je faisais des extras en cuisine, je gardais les enfants à Saint-Cloud que j'allais chercher à l'école tous les mercredis. Je travaillais pour me payer mon appart et le cours Florent", détaille-t-il. "Et en face il n'y avait que des gens pour qui ce n'était pas le cas et pour lesquels c'était Papa qui payait. Déjà, ça ne te met pas en forme."

Mais Artus continue de suivre la formation du cours Florent, jusqu'au jour où il a "dit poliment 'Allez vous faire enculer'", selon ses propres termes. "Il faut savoir qu'il y a des videurs au cours Florent. Et un jour j'arrive, et je présente ma carte", raconte le comédien.

"Ah non, tu n'es pas à jour de tes paiements, donc tu ne peux pas rentrer", lui rétorquent alors les videurs. "On est le 3 du mois, je devais être payé le 2, j'attends ma paie", tente alors de s'expliquer l'étudiant. "Tu ne peux pas rentrer", lui répète-t-on. "Et là, je me suis ok, c'est ça le cours Florent aujourd'hui : une belle usine à fric", explique-t-il, avant d'ajouter dans un sourire : "Je les embrasse."