Cédric Klapisch : "On ne peut pas faire du vin ou un film en trois jours"

Le réalisateur Cédric Klapisch à Saint-Genes-Champanelle dans le Puy-de-Dôme en 2015.
Le réalisateur Cédric Klapisch à Saint-Genes-Champanelle dans le Puy-de-Dôme en 2015. © THIERRY ZOCCOLAN / AFP
  • Copié
A.D , modifié à
Le cinéaste immerge le spectateur dans le milieu viticole de Bourgogne avec son nouveau film "Ce qui nous lie", qui sort mercredi en salles.
INTERVIEW

Il avait l'habitude de tourner dans les villes, on le retrouve cette fois dans les vignes. Ce qui nous liele douzième film de Cédric Klapisch, dont les premiers plans ont été tournés il y a dix ans, sort en salles le 14 juin. Le réalisateur, qui était l'invité d'Un dimanche de cinéma, présente une histoire de terre, d'héritage et de famille. Celle de Jean, Jérémie, Juliette. Trois J pour une fratrie élevée au milieu des ceps de Bourgogne. Jean, incarné par Pio Marmaï, revient après un long voyage en Australie. Ils vont faire leurs premières vendanges après le décès de leur père.

"Que du bourgogne". Les racines sont aussi celles de Cédric Klapisch, initié lui-même par son père à la découverte du vin. "Il ne boit que du bourgogne", s'amuse le cinéaste. "Il m'a initié à la fois à la région et à ce vin-là. Ça a commencé vers 17-18 ans. Il y avait des rituels. On choisissait une bouteille, on allait faire des dégustations dans les caves." Cette façon passionnelle d'entrer dans le milieu viticole a imprégné son film. "J'avais envie qu'on voie toutes les couleurs, de montrer le temps qui passe. Les gens ne savent pas comment se fabrique le vin, il y avait un côté documentaire intéressant à traiter."

"Pas en trois jours". Son approche de ce film lui a en même temps rappelé le travail du vigneron : le temps des vendanges similaire à celui de la récolte des images et des sons, le processus de vinification semblable au montage. Et un grand point commun entre les deux métiers : la patience. "On ne peut pas faire du vin en trois jours et on ne peut pas faire un film en trois jours. Il y a différentes étapes, parfois, il faut arroser, parfois arracher", décrit Cédric Klapish qui, comme pour le vin, ne sait pas si sa prochaine production sera "un énorme succès ou un ratage total". Le cinéaste a toutefois donné un petit indice pour l'avenir : il ne devrait pas y avoir de suite à la trilogie de L'Auberge espagnole. La fin d'un cycle.

Découvrez la bande-annonce du film dont Europe 1 est partenaire :