Ce que vous ne savez pas sur la bande originale de "Pulp fiction"

© Stephen Shugerman / Getty Images North America / AFP
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A.D , modifié à
ALBUM CULTE - Deux millions d'exemplaires de la bande originale ont été vendus entre 1994 et 1996 !

La bande originale de Pulp fiction, sorti en 1994 et Palme d'or à Cannes, est exceptionnelle, d'autant plus qu'aucune des musiques du film n'a été composée pour lui. Il s'agit d'un assemblage de chansons de tout un tas de styles. Une compilation de luxe pour film on ne peut plus culte, dont les secrets ont été révélés dans Europe 1 Music Club.

"Air grec et surf music". Misirlou est la chanson d'ouverture du film. Tout le monde considère que c'est LA chanson de Pulp fiction, or personne ne se doute qu'elle est adaptée d'un air traditionnel grec. La bande est très éclectique, un véritable patchwork musical, même si on peut trouver une dominante : la "surf music" domine. C'est un style américain des années 60, avec beaucoup de guitare, comme dans le morceau Surf rider des Lively Ones.

L'équivalent rock'n'roll de Morricone. Sur ce morceau, il n'y a pas de paroles, ce qui est d'autant plus pratique pour coller au film. Quentin Tarantino, le réalisateur, trouve d'ailleurs que c'est l'équivalent rock'n'roll de la musique d'Ennio Morricone, célèbre compositeur de musiques de westerns, dont l'incontournable Il était une fois dans l'ouest

Zéro date de péremption. Dans la catégorie grands films, la B.A de Pulp Fiction est souvent comparée à celle de Forest Gump, autre film culte sorti la même année avec une belle brochette de tubes. Pourtant, la démarche est différente entre les deux poids lourds. Pour Forest Gump, l'idée est d'installer chaque époque du film grâce aux chansons. Ce n'est pas du goût de Tarantino qui trouve la méthode "cheap" et "évite ce procédé à tout prix". Pulp fiction est donc beaucoup moins littéral, sans élément qui permette de le dater : ni le look des personnages, ni les voitures, ni... la musique ! Jungle boogie (1973) cohabite sans problème avec un bon vieux rock de Chuck Berry, lors de la scène de la danse dans le club où Travolta imite des lunettes avec ses doigts et Uma Thurman se pince le nez.

Tarantino commence par la musique. Dans le même grand écart des genres, on passe très bien de la soul sexy d'Al Green à un bon gros tube country des Satler Brothers. C'est le même principe que dans le film, où l'on passe d'une scène ultra violente à un concours de danse. Si ça fonctionne, c'est que Tarantino a la formule pour créer l'alchimie entre les chansons mais aussi entre les chansons et les scènes du film. En amoureux de la musique, il passe en revue sa collection de disques quand il a une idée de films. "J'écoute un peu tout,a t-il déjà expliqué, et à un moment ça me saute aux oreilles. Je trouve la personnalité de mon film et ensuite, seulement, je commence l'écriture et je pense à des acteurs."

C'est en France, aux débuts des années 1990, qu'il trouve une perle de la bande originale. Il dégote un CD abandonné dans une poubelle : un classique de Neil Diamond repris par un groupe américain vaguement grunge. Il écoute, adore, met la chanson dans son film et transforme "le CD de la poubelle" en tube planétaire. Ce sera Girl, you'll be a woman soon d'Urge Overkill. 

Une recette on ne plus gagnante puisque la bande originale du film se vendra à plus de deux millions d'exemplaires entre la sortie du film et 1996. Moins que Titanic mais plus que Les choristes !