La mannequin Amber Valletta, en 2017 sur le tapis rouge cannois, lorsqu'il était encore possible de faire des selfies.
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Théo Maneval, édité par Guillaume Perrodeau , modifié à
La direction du Festival a décidé d'interdire les selfies sur les marches cette année. Reportage au cœur de la première montée de cette édition 2018, pour savoir si la règle a été respectée.

Le 71ème Festival de Cannes a débuté mardi soir avec la cérémonie d'ouverture. Juste avant avait lieu la traditionnelle montée des marches. Et cette année, les choses ont changé. Les organisateurs ont interdit les selfies sur le tapis rouge, qui ralentissaient trop le cortège et étaient jugés trop inélégants. L'interdiction a-t-elle été respectée pour la première montée des marches de l'édition 2018 ?

"J'ai vu plusieurs tentatives de selfies". Un téléphone sorti d'une poche, un bras qui se tend à hauteur du visage et... un vigile qui intervient. Cette scène s'est répétée une poignée de fois, mardi soir sur le tapis rouge cannois. Les six agents anti-selfie n'ont rien laissé passer, confirme Gilles, photographe professionnel. Il était au bas des marches. "J'ai vu plusieurs tentatives de selfies. Il y a une femme qui a insisté, à trois reprises. Le vigile l'a arrêtée tout de suite", explique-t-il.

Le retour aux affaires des photographes indépendants ? Pas d'expulsion manu militari donc, comme l'avaient évoqué les organisateurs. Il semblerait que les affiches "no selfies", placardées un peu partout sur la Croisette, ont fait leur effet. Et cela pourrait relancer les affaires des photographes indépendants cannois, qui tirent le portrait aux anonymes depuis des décennies, et vendent leurs tirages en bord de mer. "C'est un vrai bonheur. Depuis l'arrivée du selfie, on perdait facilement 30% à 40% des ventes", affirme l'un d'eux, Dominique Maurel. Mais c'est bien connu, les bonnes résolutions ne durent souvent que quelques jours. On verra si les vigiles anti-selfie tiennent la cadence pendant toute la quinzaine.