Barbara à Bruel : "Très souvent, je pense à vous avec force et tendresse"

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A.D
Bruel et Barbara s'admiraient mutuellement. Le chanteur reprend les textes de la grande dame dans son nouvel opus.

Auteur, compositeur, chanteur, acteur, producteur, champion de poker... Le CV de Patrick Bruel est celui d'un compétiteur. Un compétiteur adulé des femmes depuis ses trente-cinq ans de carrière. "Parfois, je ne comprends pas", souffle l'artiste, qui constate désormais qu'il y a quand même plus d'hommes dans ses concerts, "environ 30%". Le chanteur a néanmoins choisi d’explorer sa part féminine en reprenant le répertoire de Barbara dans son dernier album, intitulé Très souvent je pense à vous, et dans la tournée du même nom. Le chanteur, en concert lundi à Paris, était l'invité d'Isabelle Morizet dimanche dans Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.

L'amitié de Barbara. Le nom de ce nouvel opus n'est pas anodin. Immense admirateur de Barbara depuis ses 8 ans et notamment du titre Madame, il rencontre plus tard son idole. La chanteuse s’intéresse à lui autant que lui à elle. Et un soir de concert, Barbara lui laisse un mot où est inscrite cette phrase : "Très souvent, je pense à vous avec force et tendresse". Patrick Bruel est fier de ce dernier album, celui où il se "raconte le plus". S'il se livre au travers des paroles de Barbara et "donne un tout autre sens à des textes féminins", il a aussi remonté le fil de sa vie au micro d'Europe 1. Une histoire qui commence en Algérie où il naît en 1959 dans une famille d'origine berbère. Il quitte le pays avec sa mère à ses 3 ans, en 1962, année de l'indépendance.

Rattrappé par le cinéma à la veille d'un départ pour le Club Med. Il parcourt alors l'Europe avec elle, et notamment l'Italie. A 10 ans, il joue au guide touristique à Rome, avec déjà un micro à la main. A 19 ans, à la veille d'un départ au Mexique pour devenir moniteur au Club Med, il est appelé par Alexandre Arcady, qui lui annonce qu'il est choisi pour Le coup de sirocco. Depuis, les films et les albums se sont enchaîné, souvent avec réussite. Comme Xavier Dolan avait pu le dire en clôture du Festival de Cannes 2016, Patrick Bruel a un message similaire : "Tout ce qu’on fait, c’est pour être aimé".

L'envie de jouer du Shakespeare. L' image de star populaire lui colle à la peau. Et c’est aussi son seul bémol, qui peut parfois jouer en sa défaveur. Lui qui était pressenti pour jouer Henri de Navarre dans La Reine Margot n'a finalement pas eu le rôle. "Je l'ai très mal pris", avoue l'acteur, qui salue néanmoins un grand film. Peut-être se tournera-t-il à l'avenir vers des rôles "classiques". Il dit sans ambages qu'il aimerait jouer au Français, ou du Shakespeare, s'est déjà essayé avec succès à l'opéra ou au tournoi de poker à Los Angeles. Et garde le maximum de son temps pour ses deux fils de 12 et 10 ans, Oscar et Léon. Son rôle de père lui a d'ailleurs permis de pardonner au sien d'être parti quand il était très jeune. Lui emmène ses enfants à ses concerts ou à celui, récent, de Radiohead, leur apprend les échecs. Mais pas le poker.