Ardisson : "Jésus-Christ, c’est le plus grand révolutionnaire de tous les temps"

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Thierry Ardisson a reçu le prix Philippe Caloni qui récompense le meilleur intervieweur de l’année 2017. Isabelle Morizet reçoit cette légende de la télévision qui sévit sur le petit écran depuis plus de 30 ans, et actuellement dans « Salut les Terriens », tous les samedis sur C8.

"Il ne faut pas se laisser faire", voici la recette de la longévité de Thierry Ardisson dans le métier. L'homme en noir a reçu le prix Philippe Caloni qui récompense le meilleur intervieweur de l’année 2017. Pourtant, il est devenu intervieweur par hasard, car longtemps il a nourri l’ambition de devenir écrivain. Il publie d’ailleurs un premier roman en 1972 puis un deuxième quelques années plus tard. Mais rapidement, il se rend compte qu’il ne veut pas de cette vie, trop incertaine. Alors il choisit une tout autre voie : la publicité puis les médias. C'est ce qu'il a raconté dans "Il n'y a pas qu'une vie dans la vie", samedi sur Europe 1.

Désir de revanche sociale. Très tôt, Thierry Ardisson a senti un décalage avec sa famille, qui vivait dans un petit village de Savoie, au-dessus de Beaufort. Petit, il était même persuadé qu’on l’avait échangé avec un autre nourrisson à la maternité ! Thierry Ardisson était déterminé à construire une autre vie que celles de ses parents et quitte la maison à l’âge de 16 ans. Cependant, il reste de proche de ses parents et de sa mère et de son père, extrêmement croyants. Une foi familiale qui n’est pas totalement étrangère à la vie de Thierry, notamment quand il décide de se sortir de la drogue. Aujourd’hui, il continue à être croyant : pour lui, "Jésus-Christ, c’est le plus grand révolutionnaire de tous les temps."

"Quand c’est trop, c’est Tropico".  Thierry Ardisson explique que s’il apparaît toujours en noir à l’écran, c’est parce qu’il a voulu se créer un "personnage" comme dans le monde de la publicité, son premier métier. Il est en effet l’auteur de quelques slogans qui sont restés dans les mémoires, tels que "Lapeyre, y’en a pas deux", "Wasi Wasa", "Quand c’est trop, c’est Tropico"… La publicité lui a donné la liberté de création, notamment grâce aux énormes moyens financiers mis à disposition. Mais Thierry Ardisson s’ennuie et il décide de quitter ce milieu pour la télévision. Là, il impose son style et bouscule les conventions. Dès 1987 et sa première émission, "Bain de minuit", il adopte un autre  langage plus proche des gens et n’hésite pas à traiter de sujets aussi tabous que la drogue ou le sexe.

Meilleur intervieweur. Voilà 30 ans que Thierry Ardisson enchaîne les succès. Aujourd’hui, Salut Les Terriens, diffusée tous les samedis à 19 heures sur C8, cartonne. Aujourd’hui Thierry Ardisson a délaissé quelque peu les stars pour s’intéresser à la parole aux anonymes : "C’est le plus passionnant dans mon métier", confie-t-il à Isabelle Morizet.

Une autre passion : l’histoire. Passionné d’histoire, il habite d’ailleurs non loin des Tuileries, palais incendié par les communards puis rasé par la République à la fin du 19ème siècle. C’est ce lieu qui lui a inspiré un petit livre qui paraît chez Flammarion et intitulé Les fantômes des Tuileries. Il y imagine la vie des dauphins, les fils de plusieurs rois de France, qui n’ont jamais régné alors que c’était pourtant là leur destin. Par ailleurs, Thierry Ardisson s’est toujours exprimé en faveur d’une monarchie loin de toute extrême-droite.