Alexandre Jardin : "Ma mère m'a vacciné contre la peur de vivre"

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A.H. , modifié à
Dans son nouveau roman "Ma mère avait raison", Alexandre Jardin rend hommage à cette femme qui a tout osé, aventurière, héroïne et ultra-moderne.
INTERVIEW

Pendant toute son enfance, Alexandre Jardin a côtoyé de près "une femme qui s'autorisait absolument à vivre". Cette femme, c'est sa mère, fantasque et flamboyante. Il en dresse le portrait dans son nouveau roman, Ma mère avait raison.

Une femme "avec un courage dément". Dans Bonjour la France sur Europe 1, lundi, l'écrivain l'affirme : "on a tous un écart entre nos envies et ce qu'on fait". Lui a vu sa mère, Stéphane Jardin - qu'il appelle Fanon - "profondément amoureuse de quatre hommes, les installer à la maison. Chacun avait sa chambre." C'est dans ce genre d'excentricités assumées qu'Alexandre Jardin a grandi. "J'ai écrit le livre sur un ton très gai, mais c'est une femme d'un courage inouï. Se défiler, mentir, esquiver, c'est notre lot à tous, y compris le mien parfois. J'ai vu une femme fonctionner avec un courage dément et une confiance dans la vie. C'est aussi ça qui nous manque aujourd'hui", estime l'auteur.

"Est-ce qu'on a ce culot-là ?" Cette femme indépendante, courageuse, passionnée, n'a cessé de l'inspirer. "Ma mère m'a vacciné contre la peur de vivre", confie-t-il. "Tous les gens qui nous écoutent, qui sont dans leur voiture, à la maison, est-ce qu'ils s'autorisent à vivre ? À dire la vérité ? À être absolument vivant ? Est-ce qu'on y arrive ? Est-ce qu'on a ce culot-là ?", s'interroge l'auteur.

"J'écris pour ça". Depuis la parution de son livre, Alexandre Jardin a reçu de nombreux courriers de lecteurs. Parmi eux, une lettre l'a marqué. "C'était une femme qui avait fini le livre le mardi, qui avait quitté son mari le vendredi et qui était partie rejoindre son premier amour à Lisbonne le week-end dernier", raconte-t-il. "Tout à coup, je me suis dit 'Bordel, j'écris pour ça ! J'écris pour qu'à un moment donné, les gens vivent !'"