Cinéma : la numérisation avance

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avec AFP , modifié à

Les salles de cinéma abordent la rentrée en forme et constatent, à l'occasion de leur congrès annuel à Lyon, qu'elles s'en tirent plutôt bien sur les fronts de la fréquentation et de la révolution numérique.
Selon la Fédération nationale des cinémas français (FNC, environ 1.500 exploitants) 55 % des quelque 5.250 écrans français, soit 3.100, sont désormais équipés en numérique, plus du double par rapport à l'an dernier (1.300), notamment grâce au soutien de l'Etat.

"Le dispositif a fait ses preuves", se félicite Jean Labé, président de la fédération: "pour les multiplexes, on approche les 100%, et on avance bien aussi pour les petites et moyennes salles, dont 300 environ (sur 1.000) ont pu basculer". Une loi adoptée à l'automne 2010 impose au distributeur de reverser une partie des économies réalisées en passant des bobines de 35mm à la diffusion numérique; une enveloppe de 125 millions d'euros a en outre été débloquée en faveur des plus petits établissements (de 80.000 à 450.000 entrées par an).

Ce "VPF" (pour Virtual print fee, ou tarif par copie virtuelle) atteint 450 à 500 euros par film, reversés à la salle par le distributeur qui aurait dû, autrefois, tirer des copies des bobines et assumer les frais de transport, précise Jean Labé. Ces bons résultats placent "la France en troisième position dans le monde derrière les Etats-Unis et la Chine et loin devant la moyenne européenne", relève Eric Garandeau, président du CNC, le Centre national du cinéma.

"C'est l'effet 3D et surtout le succès écrasant d'Avatar en 2009-2010, qui a conduit les salles à accélérer le mouvement. Mais pour assurer une fréquentation toujours en hausse, il faut à la fois produire de bons films et avoir de bonnes salles pour les projeter: les deux sont indissociables", insiste-t-il. "Sans aide publique, les petites salles ne tenaient pas. Or là où les gouvernements n'ont pas fait cet effort, la production s'est effondrée", poursuit Eric Garandeau. En Europe, la Grande-Bretagne, l'Espagne ou l'Italie ont déjà commencé à en faire les frais.