La France championne du monde : de leurs débuts laborieux au sacre, retour sur le parcours des Bleus

Dimanche, sur la pelouse du stade Loujniki de Moscou, les Bleus ont soulevé la deuxième Coupe du monde de leur histoire.
Dimanche, sur la pelouse du stade Loujniki de Moscou, les Bleus ont soulevé la deuxième Coupe du monde de leur histoire. © Alexander NEMENOV / AFP
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avec AFP , modifié à
Sept matches et une Coupe du monde à la clé. L'équipe de France nous a fait peur, nous a ennuyés puis nous a fait vibrer dans ce Mondial. Retour sur un tournoi pas comme les autres pour les Bleus.

De l'entrée en lice face à l'Australie à sa finale contre la Croatie, l'équipe de France s'est construite par à-coups. Sa solidité défensive et son talent offensif lui a permis de remporter dimanche la deuxième Coupe du monde de son histoire, vingt ans après 1998. Retour sur les sept matches des Bleus dans ce Mondial.

France - Australie : 2-1, démarrage au petit trot

16 juin, à Kazan. Pour leur entrée en lice, les Bleus se traînent face à de solides Océaniens. Ils ouvrent le score grâce à la première utilisation de l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) dans une Coupe du monde, un penalty obtenu et transformé par Antoine Griezmann. Rejoints quatre minutes plus tard sur un autre penalty, concédé par Samuel Umtiti d'une main façon basket, ils s'imposent finalement quand un Australien marque contre son camp à la 81ème minute.

Didier Deschamps avait choisi de laisser deux cadres sur le banc, Blaise Matuidi et Olivier Giroud, au profit des jeunes Corentin Tolisso et Ousmane Dembélé. Pari perdu. En revanche, la titularisation des inexpérimentés latéraux Benjamin Pavard et Lucas Hernandez, à la place de Djibril Sidibé et Benjamin Mendy, aura de l'avenir.

France - Pérou : 1-0, c'est pas l'Pérou, mais la qualif'

Cinq jours plus tard, à Ekaterinbourg, les Bleus décrochent leur qualification pour les huitièmes de finale grâce à un but de Kylian Mbappé (34e), profitant d'une frappe de Giroud contrée par un adversaire. Dans un stade entièrement acquis à la cause des Péruviens, les hommes de Deschamps font une bonne première période puis subissent énormément en seconde, mais sans craquer, affichant un esprit de corps.

Deschamps a remis dans son onze Giroud et Matuidi (dans un rôle de faux ailier gauche), et trouvé son équipe-type avec Griezmann en soutien de Giroud. Pour "Grizou", ce fut le tournant du Mondial : "On a bien joué, c'était un 4-4-2 classique, regroupé, bloc bas. On a marqué et su défendre, faire les efforts les uns pour les autres, ça a été là le petit déclic".

Danemark - France : 0-0, un nul bien nul

Sur la pelouse du stade Loujniki, à Moscou, là même où ils ont soulevé le trophée dimanche, les Bleus ont offert le plus mauvais spectacle de cette Coupe du monde, bien aidés par des Danois sans grande ambition, si ce n'est celle d'obtenir le nul. Pour les Bleus, l'objectif de finir premiers du groupe C est également atteint (0-0). Les spectateurs sifflent et le désamour croît entre l'opinion française et son équipe nationale au terme d'un premier tour au jeu terne.

"DD" a fait tourner en titularisant six "coiffeurs", dont Steve Mandanda dans les cages. Thomas Lemar et Ousmane Dembélé manquent l'occasion de se mettre en valeur.

Huitième de finale France - Argentine : 4-3, l'histoire s'en souviendra

Le 30 juin à Kazan, les Bleus mettent leurs tripes sur le terrain pour éliminer les vice-champions du monde et Lionel Messi, au terme d'un match fou qui sauve la tête de Deschamps. "On a assez d'expérience pour savoir ce qui aurait pu se passer (en cas d'élimination)", a souligné son adjoint Guy Stéphan.

Kylian Mbappé provoque d'abord un penalty à l'issue d'une accélération incroyable puis réussit un doublé. La pépite de 19 ans se révèle ainsi au monde et suscite les comparaisons avec Pelé, et jusqu'aux louanges de l'idole brésilienne. Muselé par N'Golo Kanté, Messi est éclipsé, malgré ses deux passes décisives. Les Bleus sont menés, la seule fois dans le tournoi, pendant neuf minutes seulement : Benjamin Pavard égalise à 2-2 d'une extraordinaire reprise.

Quart de finale Uruguay - France : 0-2, de la tête et des épaules

Le 6 juillet, à Nijni Novgorod, la France contrôle la partie et perce l'étanche Celeste sur un coup franc de Griezmann pour la tête de Raphaël Varane (40e) et un tir de Griezmann aidé par la bourde du gardien uruguayen (61e). Hugo Lloris effectue une parade à l'horizontale, peut-être la plus belle du tournoi. Edinson Cavani était forfait (mollet), et Luis Suarez a été neutralisé.

Les Bleus atteignent l'objectif officiel d'accéder aux demi-finales, actant une progression par rapport au Mondial 2014. "On imaginait le dernier carré, on y est. Ceci dit, maintenant, ce n'est pas suffisant", souligne auprès de l'AFP le président de la Fédération française (FFF) Noël Le Graët.

Demi-finale France - Belgique : 1-0, Umtiti propulse les Bleus en finale

Les Bleus affrontent l'impressionnante génération Eden Hazard qui a sorti le Brésil de Neymar au tour précédent (2-1). Et ils vont en finale grâce à un but de la tête de Samuel Umtiti sur un corner de Griezmann (51e). Sur la pelouse de Saint-Pétersbourg, les Français font le dos rond, subissent, Lloris effectue encore une parade de classe, et ça passe, à force de solidarité.

"La frustration est là car on perd contre une équipe qui n'est pas meilleure que nous, on a perdu contre une équipe qui joue à rien, qui défend", enrage le gardien belge Thibaut Courtois, avant de s'excuser quelques jours plus tard. "Je préfère perdre avec la Belgique que gagner avec la France", enchaîne Hazard. Les Bleus, eux, sont en finale.

Finale France - Croatie : 4-2, un tourbillon d'émotions pour un torrent de bonheur

Le jour de gloire est arrivé. Et c'était donc un 15 juillet. Face à la Croatie (4-2), au stade Loujniki de Moscou, tout n'a pas été facile. Lancés par un but contre son camp de Mario Mandzukic (1-0, 18e), les hommes de Didier Deschamps ont cependant eu l'esprit un peu plus tranquille après les buts d'Antoine Griezmann (2-1, 38e), Paul Pogba (3-1, 59e) et Kylian Mbappé (65e), sacré meilleur jeune du tournoi dans la foulée. À la clef de cette folle finale, une deuxième Coupe du monde dans l'histoire du football français, 20 ans après celle de 1998.

Soulevée sous une pluie torrentielle, celle-ci a forcément un goût particulier. Un goût qui restera en bouche au moins quatre ans. Si ce n'est toute une vie.