Coupe du monde 2018 - France-Pérou : Giroud, ça change tout

Olivier Giroud a été félicité par ses partenaires, comme Steven N'Zonzi, après la victoire des Bleus face au Pérou, jeudi (1-0).
Olivier Giroud a été félicité par ses partenaires, comme Steven N'Zonzi, après la victoire des Bleus face au Pérou, jeudi (1-0). © HECTOR RETAMAL / AFP
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Titulaire à la pointe de l'attaque tricolore face au Pérou (1-0), jeudi, Olivier Giroud a été dans tous les bons coups. Et rappelé à quel point il était nécessaire.
ANALYSE

"Quand Giroud n'est pas là, on le sent", louait déjà Lucas Hernandez dimanche. Quand il est là aussi, serait-on tenté d'ajouter. Réintroduit dans le onze qui affrontait le Pérou, jeudi, à Ekaterinburg, le numéro 9 des Bleus, si souvent décrié, a joué un rôle essentiel dans la victoire des siens (1-0).

Précieuses remises. Face aux Incas, Olivier Giroud a fait du Olivier Giroud. Véritable point de fixation dos au but, l’attaquant de Chelsea n'a cessé de combiner avec ses partenaires, avec la simplicité qu'on lui connait : remise du pied gauche, remise du talon, remise de la tête, il a à chaque fois monopolisé un défenseur sud-américain pour offrir de l'espace à ses compères de l'attaque Antoine Griezmann et Kylian Mbappé. Et de l'espace, ils ne demandent que ça.

Impliqué sur le but de Mbappé. L'unique but des Bleus lui doit beaucoup. Après une récupération de Paul Pogba, Giroud a vu son appel récompensé par une belle ouverture. Sa frappe, contrée par un pied péruvien, a finalement profité à Mbappé, devenu une seconde plus tard, en marquant dans le but vide, le plus jeune joueur français à faire trembler les filets en Coupe du monde (34e). Quant à Olivier Giroud, 31 buts en 76 sélections, il n'a plus eu ensuite de véritable occasion à se mettre sous la dent, si ce n'est dans le temps additionnel. Mais peu importe, après tout. 

Rassurant pour tout le monde. Car au-delà de son pur apport offensif, le grand barbu de l'équipe de France a apporté sa puissance et son si précieux jeu de tête en défense, notamment sur les coups de pieds arrêtés. Bref, il a rassuré tout le monde. Quand la France était un peu moins bien face au pressing des Incas, en seconde période, Raphaël Varane et Samuel Umtiti n'ont d'ailleurs pas hésité à le chercher directement, ce qui a souvent permis de faire remonter le bloc. Les Bleus connaissent Olivier Giroud, et Olivier Giroud connaît les Bleus. C'est aussi cela, son avantage, par rapport au trio Griezmann-Dembélé-Mbappé, peu habitué à jouer ensemble et qui s'était très peu trouvé contre les "Socceroos".

"Il a été très bon", salue Deschamps. "Il a souvent été là, c'est notre meilleur buteur, avec des qualités et des caractéristiques spécifiques, dans son jeu d'appui, de remise, de déviations. Il a été très bon", a reconnu le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps. "Il a beaucoup échangé avec Antoine (Griezmann). Il était déjà très bien entré dans le premier match. Il ne réussit pas tout, mais c'est souvent quand il est pas là qu'on se rend compte qu'il est vraiment utile à l'équipe."

Avec lui, c'est tout le système qui change. De façon plus pragmatique, c'est la présence d'un véritable numéro 9 qui a pesé. De cette présence dépend en effet toute l'activité de l'équipe de France. Avec ce 4-2-3-1, l'attaque et le milieu de terrain ont semblé bien plus équilibrés que dans le 4-3-3 vu samedi dernier. "De toute façon, dès les huitièmes de finale, on va finir avec Giroud devant", avait pronostiqué l'ancien international français Youri Djorkaeff, dans la dernière édition du Journal du Dimanche. Cela tombe bien, la qualification est déjà acquise. La place d'Olivier Giroud, sans doute aussi.