Libéralisation des autocars: quelles lignes pour quels prix ?

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Noémi Marois
CONSO - De nouvelles lignes à des prix compétitifs, voilà ce que va sans doute permettre la libéralisation du transport en autocar.

Alors que le projet de loi Macron arrive à l'assemblée lundi, plusieurs entreprises d'autocar sont déjà dans les starting blocks. L'enjeu ? Profiter un maximum de la libéralisation que prévoit le ministère de l'Economie. Alors qu'en 2013, seulement 11.000 personnes ont pris le bus en France, la réforme se donne comme objectif 5 millions de passagers. De quoi faire saliver des grosses compagnies françaises comme Transdev qui gère déjà Eurolines ou encore Starshipper, qui contactées par Europe 1, vous dévoilent leurs projets de lignes et de tarifs.

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Les grandes villes reliées. La libéralisation des bus n'est pas censée concurrencer le train. Mais Trandev, qui gère les lignes de bus Eurolines, envisage quand même d'ouvrir des lignes entre les grandes villes de l'Hexagone. Contactée par Europe 1, l'entreprise ne souhaite pas pour autant entrer dans les détails. Malgré tout, les trajets entre une quarantaine de villes sont actuellement à l'étude pour leur fiabilité financière ainsi que pour la qualité de leurs infrastructures. Toutes ne sont pas en effet correctement équipées. Selon une information Europe 1, seulement la moitié des préfectures départementales sont équipées en gare routière.

Dans le détail, Paris deviendrait joignable à partir de cet été au départ des principales villes de province : "Lille, Strasbourg, Toulouse, Marseille"… avance en vrac l'entreprise. Mais Trandev envisagerait aussi des "transversales" comme un Lyon-Bordeaux. 

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Metz-Charleville-Mézières-Lille. "Nous avons 10 lignes à l'étude", annonce Eric Ritter, délégué général adjoint de Réunir, gestionnaire de Starshipper, " et nous visons prioritairement les villes mal desservies par les trains".

À Europe 1, il évoque, au conditionnel, une liaison Lyon-Montpellier, une de Lyon à Béziers ou encore une de Paris à Rouen. Sans oublier le chapelet de villes situées sur ses trajets qui pourraient être desservies. Par exemple, Clermont-Ferrand, Tulle et Ussel sur un Lyon-Bordeux ou encore Charleville-Mézières sur un Metz-Lille.

Starshipper qui réunit un réseau de PME déjà implantées, compte s'adapter vite à la demande et sur un maillage fin du territoire. 

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Lyon-Bordeaux ? 27 euros en bus, 140 euros en train. Si les futures lignes ne sont encore clairement définies, on peut avancer sans se tromper que le porte-monnaie des Français va y gagner. Transdev prévoit de proposer les mêmes prix que ceux proposés sur les lignes Eurolines qu'elle gère déjà. Un Paris-Lille pourrait ainsi vous valoir 16 euros, au lieu de 50 euros à bord d'un TGV et 40 euros en voiture.  

Un Bordeaux-Rennes en bus vous en coûtera 24 euros et 7 heures de trajet. Un billet de train pour relier ces deux villes, s'élève de 54 à 170 euros selon l'horaire de départ et vous fait passer 6 heures sur les rails. 

Starshipper appliquera aussi les mêmes tarifs que sur ses lignes internationales. Actuellement, l'entreprise propose déjà, dans le cadre de ses lignes internationales, un Lyon-Bordeaux à 27 euros, contre 116 euros en voiture et environ 140 euros en train. 

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Aussi confort que dans un train ? On ne peut pas dire que les autocars bénéficient d'une image très positive. Mais à écouter les compagnies, c'en est fini du mal de dos provoqué par des sièges trop raides.

En plus du Wifi, Transdev envisage des télévisions dans ses autocars alors que Starshipper envisage plutôt des services individualisés puisque "les gens sont déjà équipés en smartphones et en tablettes". 

Enfin, les deux sociétés se veulent "propres". Alors que Transdev a fait un appel d'offres de bus "écolo", Starshipper se veut aussi respectueux de l'environnement avec des véhicules neufs et aux normes européennes. "Un bus, c'est 30 voitures en moins sur l'autoroute", avance Eric Ritter. Mais les futurs passagers de bus ne sont pas forcément tous propriétaires de voiture.

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