Cinq choses que vous ignorez sûrement sur le Beaujolais nouveau

Bon an mal an, le Beaujolais nouveau s'est fait une place dans l'agenda des bistrots et restaurants du monde entier
Bon an mal an, le Beaujolais nouveau s'est fait une place dans l'agenda des bistrots et restaurants du monde entier © Reuters
  • Copié
, modifié à
SUCCES STORY - Le populaire vin rhodanien est de retour jeudi à minuit. Mais le connaissez-vous vraiment ?

"C'est un vin mal élevé, tout jeune, fougueux!" C'est en ces termes que Fabien Chasselay, vigneron dans le Rhône, décrit son produit : le "Beaujolais nouveau". Jeudi matin à minuit, comme chaque troisième jeudi du mois de novembre, les premiers tonneaux de la cuvée 2014 seront percés à Beaujeu (69), capitale du "vin mal élevé". Et si le vin est souvent décrié pour son goût de banane, sa production de masse et son aspect populaire, qui en font un anti-grand cru par excellence, ce rendez-vous annuel n'en est pas moins attendu dans le monde entier.

>> Connaissez-vous vraiment tout de ce cépage plusieurs fois centenaires ? Pas si sûr... Europe 1 vous dévoile cinq choses que vous ignoriez à son sujet.

1. IL EST NÉ PAR UNE DÉCISION POLITIQUE

Le cépage des Beaujolais, à 99% du Gamay noir, à plusieurs centaines d'années. Les vignes datent du 17e ou du 18e siècles, selon les estimations. Mais ce qui en a fait un rendez-vous annuel est un arrêté du 15 septembre 1951. Sur demande de l'union viticole, le gouvernement acte une date précise : le troisième jeudi du mois, dans le but d’insérer rapidement un nouveau vin dans le marché. C'est ce que l'on appelle un vin primeur : il ne nécessite que deux mois de macération, et il est mis en vente presque dès la fin de la récolte.

>> D'où vient la tradition française du "Beaujolais nouveau" ? La réponse avec Franck Ferrand :

2. LES JAPONAIS, GRAND FANS, LE BOIVENT EN PREMIER...

Grâce au décalage horaire, les Japonais, plus grands fans du Beaujolais à l'étranger, sont les premiers à goûter le nectar nouveau chaque année, dès 16 heures, heure française. L'an dernier, le pays a importé 59.183 hectolitres, soit 7,9 millions de bouteilles, loin devant les États-Unis (1,8 million de bouteilles) et l'Allemagne, qui complète le podium avec 730.000 bouteilles.

Certains producteurs se mettent d'ailleurs à l'heure japonaise: "On fêtera le Beaujolais nouveau sur Skype avec nos clients japonais", sourit Claire Chasselay, 30 ans, productrice de vin bio à Châtillon d'Azergues, dans le sud du Beaujolais, avec son frère et ses parents. Au pays du soleil levant, un compte- à rebours est même mis en place à chaque veille de lancement.

3. ...GRÂCE A AIR FRANCE, QUI LE TRANSPORTE AUX QUATRE COINS DU MONDE

Pour les vignerons du Beaujolais, dont les clients vont du "bouchon" lyonnais aux restaurants étoilés, l'export représente entre 40% et 50% des ventes. En 2013, pas moins de 100.000 hectolitres ont été vendus à l’étranger, dans 110 pays, soit 13 millions de bouteilles, pour un chiffre d'affaires de 110 millions d'euros. Ce qui en fait tout simplement le leader français en termes d'exportation. Et c'est Air France qui permet au monde entier d'en profiter dès le coup d'envoi. En 2014, Air France-KLM-Martinair Cargo a en effet transporté, pendant la première quinzaine de novembre, 1.900.000 bouteilles.

4. IL N'A PAS TOUJOURS ÉTÉ BON MARCHÉ

Aujourd'hui, une bouteille du Gamay populaire peut descendre en-dessous des deux euros. Mais le Beaujolais n'a pas toujours été si bon marché. "Sur la carte des vins du restaurant Le Relais (en 1958), lieu haut de gamme du pavillon de la France vinicole et gastronomique, les prix oscillaient entre 80 et 160 francs, les bourgognes rouges quant à eux entre 100 et 160", rappelle le sommelier Fabrizio Bucella au Huffington Post, qui relaie également ce tweet :

5. UN SUCCES ACQUIS GRÂCE A UN MARKETING BÉTON

 Chaque pays a ses raisons pour aimer le Beaujolais. "Cet événement incontournable correspond aux traditions japonaises. Dans ce pays, il y a un vrai respect pour les saisons. Et justement, le Beaujolais y est associé", expliquait par exemple Jean Bourjade, délégué général de l'organisation interprofessionnelle Inter Beaujolais, l'an dernier dans L'Expansion. Et pour fidéliser ses clients, la les professionnels mettent les moyens : en 2012, selon BFM Business, le budget publicité s'était élevé à 1,5 millions d'euros. Et en 2013, 200 spots radios ont été programmés sur cinq jours.