Un salsifi peau de lait et truffe de Gotland, une langoustine "eau de mer" persil et seigle ou encore un bœuf musqué marrons fumés pommes et betterave : voilà ce que l’on peut trouver à la carte du restaurant sacré meilleure table de la planète par la revue britannique Restaurant Magazine. "Noma" détrône ainsi à "El Bulli", de l'Espagnol Ferran Adria, vainqueur des quatre précédentes éditions.
Ferran Adria fait une pause
"El Bulli" a reçu le titre de "chef de la décennie", décerné pour la première fois cette année pour son succès rare : sa désignation à quatre reprises consécutives comme meilleur restaurant au monde et en deuxième position cette année. "C'est un jour spécial aujourd'hui parce que c'est le dernier jour où je vais recevoir un prix du monde de la gastronomie", a déclaré Ferran Adria. "Avec notre nouveau projet, nous allons pouvoir apporter beaucoup au monde de la cuisine", a-t-il ajouté. Le chef catalan fermera "El Bulli" en 2012-2013, le temps pour lui de se ressourcer dans la création avant de rebondir en 2014.
Une première pour "Noma"
La créativité du Danois René Redzepi, 32 ans, est ainsi couronnée. Cet ambassadeur de la "cuisine nordique" joue avec les ingrédients locaux et de saison. Son restaurant "Noma" est situé dans un entrepôt maritime rénové du port de Copenhague. "C'est un travail d'équipe", a déclaré le jeune chef.
La troisième place du classement revient au "Fat Duck", du chef anglais Heston Blumenthal, adepte comme Ferran Adria de la cuisine moléculaire. Il était deuxième ces quatre dernières années.
La France mal classée
Le palmarès récompense les 50 meilleurs restaurants du monde, une liste établie par 800 critiques et experts gastronomiques internationaux. L'Espagne classe quatre restaurants dans ce palmarès : "El Bulli" (2e), "El Celler de Can Roca" (4e), "Mugaritz" (5e) et "Arzak" (9e). Les Etats-Unis ont trois tables dans les dix premières: "Alinea" (7e), "Daniel" (8e), et "Per Se" (10e).
La France, maîtresse de la gastronomie ? Non, à en croire ce classement puisqu'elle n’est pas représentée dans ces dix meilleures tables. "Le Chateaubriand", dirigé à Paris par Inaki Aizpitarte, fait son apparition en tête de liste à la 11e position, en hausse de 29 places par rapport au classement 2009. Le restaurant parisien "Pierre Gagnaire" du chef français du même nom perd quatre places et se place 13e. Une autre table parisienne "L'Astrance" est 16e. Joël Robuchon avec son "Atelier de Joël Robuchon" (29e) n'est pas oublié. Alain Ducasse au "Plaza Athénée" (41e) et "La Maison Troisgros" (44e) font eux leur réapparition dans ce classement.