Le tiers-payant pour tous chez les généralistes en 2017

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La ministre de la Santé, Marisol Touraine en a fait l'annonce ce lundi matin...

La ministre de la Santé, Marisol Touraine vient de le promettre: dans cinq ans, les patients n'auront plus à avancer le prix de la consultation chez leur généraliste (en secteur 1, sans dépassement d'honoraires). Dans un entretien publié par le quotidien 'Libération' ce lundi, la ministre affirme ainsi que "d'ici à 2017, quand vous irez voir votre médecin, vous n'aurez plus à avancer le prix de la consultation" et que "dès la fin de l'année prochaine, le tiers payant sera possible pour les ménages aux revenus modestes". Réservé aux bénéficiaires de la CMU Pour l'instant, seuls les allocataires de la couverture maladie universelle (CMU) bénéficient du tiers payant, et ceux qui bénéficient de l'aide à la complémentaire santé (ACS) en profiteront en 2014. Un des objectifs affichés de cette réforme est de désengorger les urgences des hôpitaux, où affluent des patients ne nécessitant pas de prise en charge d'urgence mais attirés par la gratuité de ces consultations.  Création de 300 maisons de santé Mme Touraine, qui doit détailler aujourd'hui la stratégie nationale de santé du gouvernement, a aussi annoncé la création de 300 "maisons de santé" multi-spécialisées pour faciliter l'accès aux soins dans les zones peu médicalisées. En outre, la ministre veut créer un statut de "praticiens territoriaux" dans les déserts médicaux, visant à inciter dès la fin 2013 quelque 200 médecins généralistes à s'installer dans ces zones en échange d'une garantie de revenu de 3 600 euros par mois. "Il ne s'agit ni d'étatiser la médecine générale ni de marginaliser l'hôpital, mais d'organiser le parcours de soins autour du patient", explique la ministre.  Les avis des professionnels divergent Du côté des médecins, MG France, le principal syndicat de généralistes, s'est montré plutôt favorable à la généralisation du tiers payants, mais d'autres professionnels sont plus sceptiques. D'une part, la mesure alourdira les charges des médecins, à qui incombera la tâche de se faire rembourser par la Sécurité sociale. La CSMF, principal syndicat des praticiens libéraux, craint ainsi que "la médecine de ville perde sa souplesse pour se retrouver enfermée dans un carcan épouvantable", a réagi le président du CSMF, Michel Chassang, interrogé par 'Le Figaro'. Il craint en outre que la gratuité d'emblée des soins n'entraîne une hausse des dépenses de santé, estimant que "si vous supprimez les caisses dans un supermarché, la consommation explose !"