Arnaud Montebourg "reprend sa liberté" en quittant le gouvernement

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www.boursier.com , modifié à
Le ministre de l'Economie s'est expliqué au cours d'une conférence de presse.

Arnaud Montebourg va "reprendre sa liberté". Après avoir désavoué la politique économique du gouvernement la semaine dernière, le ministre de l'Economie a tenu une conférence de presse mardi après-midi, confirmant son départ annoncé. "C'est avec la fierté du devoir accompli, avec le sens des responsabilités qui m'ont été confiées que j'ai indiqué cet après-midi à Monsieur le Premier ministre que s'il jugeait que je me trompais, s'il jugeait que mes convictions étaient contraires aux orientations du gouvernement qu'il dirige, dans ce cas, je croyais nécessaire de reprendre ma liberté, tout comme il accepte de me la rendre", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Que vais-je faire de ma liberté retrouvée ? Retourner travailler parmi les Français et continuer à défendre ce que je crois juste", a ajouté Arnaud Montebourg.  "Les faits économiques sont têtus", a-t-il poursuivi, et "en l'absence de croissance, la réduction des déficits est absurde (...) Nous avons la responsabilité d'arrêter ce coulage (...) s'entêter dans cette voie mettrait en péril la République", a ajouté le ministre. Nouvelle équipe mardi Manuel Valls doit présenter demain, mardi un nouveau gouvernement, après avoir présenté la démission de l'ancienne équipe. Les consultations se sont succédé lundi à l'Elysée pour François Hollande, qui entend maintenir le cap dans ses chois de politique économique, quitte à se séparer de ceux qui n'y adhèrent plus. De quoi faire tanguer son camp, alors que le groupe socialiste détient une fragile majorité à l'Assemblée et de nombreux parlementaires se sont déjà désolidarisés du gouvernement, comme en avril, quand 41 frondeurs s'étaient abstenus sur le vote du programme d'économies 2015-2017. Arnaud Montebourg avait été nommé ministre du Redressement productif, le 16 mai 2012 dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. En avril dernier, Manuel Valls lui avait attribué le portefeuille de l'Economie, comprenant également le Numérique et le Redressement productif. Au deuxième trimestre, la croissance française est restée nulle, conduisant le ministre des Finances, Michel Sapin à diviser sa projection pour 2014 par deux, à seulement 0,5%. Le déficit est appelé à dépasser les 4% du PIB, bien au dessus de ce qui était prévu.