Mélenchon, une vie ancrée à gauche

Orateur de talent, Jean-Luc Mélenchon creuse depuis plusieurs années le sillon de la gauche anti-libérale.
Orateur de talent, Jean-Luc Mélenchon creuse depuis plusieurs années le sillon de la gauche anti-libérale. © Reuters
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Frédéric Frangeul , modifié à
L'ancien trublion du PS, chantre de l’ anti-libéralisme, va défendre les couleurs du Front de Gauche.

Orateur de talent, Jean-Luc Mélenchon creuse depuis plusieurs années le sillon de la gauche anti-libérale. Il a notamment réussi à fédérer au sein du Front de gauche, le Parti de Gauche, qu’il co-préside, le PCF et des micro-partis de la gauche radicale. Il entend porter avec force lors de la campagne présidentielle la voix de la classe ouvrière et des déshérités.

SON PREMIER FAIT D'ARME

 Jean-Luc Mélenchon a fait montre d'un militantisme précoce. Durant mai 68, l’adolescent qui n'a pas encore 17 ans mène le mouvement des lycéens à Lons-le-Saulnier, dans le Jura. L'année suivante, il intègre l'Union nationale des Etudiants de France (UNEF).
 
SON MENTOR

Jean-Luc Mélenchon voue une réelle admiration à François Mitterrand. Ses talents de stratège utilisés pour fédérer l’Union de la gauche sur la base du Programme commun durant les années 70 l’ont impressionné. Jean-Luc Mélenchon a été par la suite l’un des rares à être admis dans l’intimité de l’ancien président de la République en décembre en 1995, quelques semaines avant sa mort. Il raconte que François Mitterrand lui aurait confié sur son lit de mort : "ne cédez jamais, marchez votre chemin". Preuve de son attachement à celui qu’il surnommait "le Vieux", Mélenchon lui a dédié une vitrine dans son bureau, au siège du Parti de gauche, décorée d’une photo où posent les deux hommes.

Jean-Luc Mélenchon appelle à la candidature de François Mitterrand en septembre 1987 :

SON HEURE DE GLOIRE

Les idées antilibérales défendues par Jean-Luc Mélenchon l’ont conduit à la victoire lors du référendum sur la constitution européenne en 2005. A l’époque,  il était, avec Marie-Georges Buffet (PCF) , Olivier Besancenot (LCR), ou Laurent Fabius (LCR), l’une des grandes voix du "non". Lors de cette campagne, il a acté son indépendance en adoptant une ligne contraire à celle du Parti socialiste, qui militait pour le oui.

Jean-Luc Mélenchon a été l'un des artisans de la victoire du non au référendum sur la Constitution européenne :

SON PIRE MOMENT

Lors du Congrès de Reims en 2008, Jean-Luc Mélenchon arrive à  la conclusion qu’il ne partage plus les idées des militants de ce parti dont il défend les couleurs depuis plus de 20 ans. Selon lui, toute idée d’une alliance avec le centre est inconcevable. Avec Marc Dolez, il quitte le navire socialiste pour fonder le Parti de Gauche, inspiré de la formation allemande "Die Linke" de son ami Oskar Lafontaine.

Jean-Luc Mélenchon explique pourquoi il quitte le PS:

SON GIMMICK

"Qu’ils s’en aillent tous".  C’est le titre de son livre, sorti à l’automne 2010, qui s’est déjà vendu en librairie à 80.000 exemplaires. Jean-Luc Mélenchon y fustige les élites, coupables à ses yeux de profiter du système pour s’enrichir au détriment des travailleurs.
 
SON CHEVAL DE BATAILLE

Jean-Luc Mélenchon est le héraut de la lutte contre le capitalisme financier mondial. "Fauteur de désordre, de troubles, de guerre et de misère", il représente selon lui "un risque de catastrophe définitive pour l’humanité toute entière". D’où sa volonté de "tourner la page du capitalisme". Pour arriver à ses fins, Jean-Luc Mélenchon entend utiliser tous les talents dont il dispose et ne doute pas de ses forces. Il avait annoncé la couleur lors du Congrès du Parti de gauche en novembre 2010 avec cette phrase restée célèbre : "Je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas".

Un extrait du discours de clôture du congrès du Parti de Gauche :