Marine Le Pen : sur les traces du père

Marine Le Pen aux côtés de son père.
Marine Le Pen aux côtés de son père. © Reuters
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Nicolas Chacun , modifié à
Pour sa première campagne présidentielle, Marine Le Pen espère faire aussi bien que son père en 2002 : accéder au duel final.

Ses partisans anticipent déjà "la vague bleue Marine". Solidement installée à la tête du Front national après en avoir gravi - non sans grincements de dents - tous les échelons depuis 25 ans, Marine Le Pen fait figure d’épouvantail dans cette campagne présidentielle. Parviendra-t-elle à se hisser au second tour comme son père dix ans plus tôt ? Telle est la question qui hante l’ensemble de la classe politique hexagonale.

SA PREMIÈRE APPARITION

En 1986, Marine Le Pen a 24 ans et se lance dans le grand bain électoral. Aux législatives, la jeune femme vise la 16e circonscription de Paris face au député RPR sortant, Bernard Pons. Elle échoue avec 11% des voix récoltées au premier tour.

SON MENTOR

Sans surprise, il s'agit de Jean-Marie Le Pen. Si Marine Le Pen a tout appris de la rudesse du combat politique dans l’ombre de son père, elle lui doit également quelques coups de pouce qui ont boosté sa carrière. En 2003, lors d’un congrès du FN à Nice, la fille du chef est reléguée à la 34e place du comité central. Pourtant, dès le lendemain, son père la propulse vice-présidente du Front national. Un choix fort qui froisse certains "historiques" du mouvement d’extrême droite.

SON HEURE DE GLOIRE

En janvier 2011, Marine Le Pen est élue présidente du Front national. Le 16 janvier 2011, par 68% des voix des adhérents du FN - contre 32% pour son adversaire Bruno Gollnisch - Marine Le Pen succède à son père à la tête du mouvement d’extrême droite. Oublier les polémiques d’une campagne interne parfois dure, la nouvelle patronne du FN mobilise derrière elle l’ensemble du parti. Objectif : la bataille élyséenne du printemps 2012.

SON PIRE MOMENT

L’attentat contre le domicile familial, en novembre 1976. Elle n’est qu’une enfant et c’est un choc pour elle. Marine Le Pen raconte cette attaque criminelle dans son livre A contre-flots : "C'est le froid qui m'a réveillée. A moins que ce ne soit le silence [...]. J'ai 8 ans et je réalise brutalement que mon père est quelqu'un de connu et qu'on lui en veut".

SON GIMMICK

Comme son père avant elle, Marine Le Pen ne manque pas une occasion de fustiger le "système" - sous-entendu "pourri" et incarné par le PS et l’UMP - qu’elle regroupe d’ailleurs sous l’acronyme moqueur d’"UMPS". Une manière pour la candidate frontiste de dépasser le vieux clivage gauche/droite. Selon elle, aujourd’hui, le combat politique oppose davantage les "patriotes" aux "mondialistes".

SON CHEVAL DE BATAILLE

Outre la lutte contre l’immigration ou l’insécurité, Marine Le Pen axe sa campagne autour de la sortie de l'euro. Question d’indépendance pour la France et seule voie, selon elle, qui permettra d’éviter un "chaos économique et social" annoncé.