Vote blanc : feu vert du Parlement

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Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
AUX URNES - Les votes blancs vont être reconnus. Mais ils ne seront toujours pas décomptés dans les suffrages exprimés.

L'INFO. Les électeurs pourront désormais voter blanc, le Parlement ayant définitivement adopté mercredi une proposition de loi centriste en ce sens. Si, à l'avenir, les votes blancs seront reconnus, ils ne seront toujours pas décomptés dans les suffrages exprimés.

 

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Ça marche comment ? A l'avenir,dans le procès-verbal des élections, seront séparés les votes blancs, considérés comme l'expression d'électeurs qui, tout en jouant le jeu de la démocratie, manifestent qu'ils ne se reconnaissent en aucun des candidats, et les votes nuls, résultant d'erreurs ou d'une volonté de tourner en dérision l'élection.Chaque électeur pourra voter "blanc" soit en introduisant dans l'enveloppe un bulletin blanc, soit en laissant cette enveloppe vide. Jusqu'à présent, bulletins blancs et bulletins nuls étaient mélangés lors du dépouillement, et comptabilisés ensemble. Là, ils seront comptés séparément, sans toutefois être comptabilisés dans les suffrages exprimés, ce qui enlève une grande portée à ce vote.

C'est pour quand ? Le vote blanc entrera en vigueur au 1er avril, c'est-à-dire après les élections municipales de mars mais avant les élections européennes de mai. Les électeurs pourront donc, pour la première fois, voter blanc dès le prochain scrutin européen. Le gouvernement  ne voulait pas que le vote blanc soit reconnu dès les municipales. Et ce, pour des raisons logistiques. Le ministre de la Ville François Lamy avait mis en avant le manque de temps pour modifier les logiciels du ministère de l'Intérieur et les procès-verbaux d'élections dans les 36.000 communes.

Un chiffre à retenir. Au second tour de l'élection présidentielle de 2012, 2,15 millions d'électeurs avaient refusé de choisir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, tous deux finalistes à la présidentielle. Le nombre de bulletins blancs et nuls avait atteint environ 6% des votants, l'un des taux les plus élevés enregistrés pour ce type de scrutin sous la Ve République.

"Une avancée". Cette adoption constitue "une avancée dans la transparence de la vie démocratique répond aux attentes de nombreux Français depuis de nombreuses années", a fait valoir le rapporteur, François Zocchetto (UDI-UC). "L'absence de reconnaissance de la voix de l'électeur qui se déplace pour accomplir son devoir civique était choquante en démocratie", a-t-il ajouté. Pour Philippe Kaltenbach (PS), "si l'abstention peut généralement être comprise comme une marque de désintérêt pour la vie politique, le vote blanc doit être vu comme une attente non satisfaite qui peut traduire une forme d'espérance. C'est un choix tout aussi respectable que les autres".