Une série de mea culpa pour Sarkozy

Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il ne reprendrait pas l'expression "vrai travail".
Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il ne reprendrait pas l'expression "vrai travail". © FRANCE 2
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Rémi Duchemin, avec AFP , modifié à
A plusieurs reprises, et sur différents sujets, le président sortant a exprimé des regrets.

Au début de sa campagne officielle, Nicolas Sarkozy s’était prêté à l’art de la contrition. Sur le Fouquet’s, sur le yacht de Vincent Bolloré, sur certaines pratiques, le président sortant avait admis des erreurs pendant son quinquennat. Jeudi soir, dans le cadre de Des paroles et des actes, le président sortant a remis ça. Sur le cumul des mandats des ministres, sur l’expression "vrai travail", et même sur les attaques contre la compagne de François Hollande, qui n’étaient pourtant pas de son fait, le candidat de l’UMP, qui a pourtant l’habitude d’assurer mes actes et ses propos, a fait son mea culpa.

"Un ministre ne doit faire que ça". "Il faut que je fasse mon mea-culpa", a d’ailleurs déclaré le président sortant au sujet du cumul des mandats des ministres. "Ce n'est pas normal que les ministres puissent être maires ou présidents d'exécutif. Quand on est ministre, on ne doit faire que ça", a-t-il dit lors de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2. Alain Juppé, maire de  Bordeaux, ou encore Xavier Bertrand, maire de Saint-Quentin, apprécieront.

En revanche, Nicolas Sarkozy s'est de nouveau dit opposé à la fin du cumul des mandats, promise par François Hollande.  "Si on a le mandat unique, on a un risque, les Français doivent le savoir, c'est d'avoir des parlementaires qui font la loi sans avoir les pieds sur le terrain, qui restent toute la semaine à l'Assemblée ou au Sénat. Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne chose", a-t-il affirmé.

L’expression "vrai travail" n’est "pas heureuse". Le président-candidat a également regretté l’expression "vrai travail" qui avait tant fâché les syndicats. "Ce n'est pas une expression heureuse. Je le dis bien volontiers. Et ça ne me gêne pas de le dire. Je voulais dire une vraie fête du travail, c'est-à-dire avec les travailleurs sous statut et les travailleurs dans le privé", a-t-il déclaré lors de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2. "J'aurais mieux fait de dire ça comme cela", a-t-il admis.

 Lundi, quand le chef de l'Etat a annoncé la tenue d'un meeting UMP en sa faveur le 1er mai à Paris, il avait dit qu'il s'agirait d'une fête du "vrai travail". Mais deux jours plus tard, il avait affirmé : "Je n'ai pas dit du ‘vrai travail’. Je veux faire du 1er Mai une fête du travail".

Puis Nicolas Sarkozy est là encore reparti à l’offensive. "Moi, je n'avais pas compris que le 1er Mai, c'était privatisé par M. Hollande, par la CGT et qu'on n'avait pas le droit de faire une réunion", a-t-il ironisé.

Les attaques contre Trierweiler "absurdes" Enfin, Nicolas Sarkozy s’est excusé pour des attaques venues de son camp, à destination de Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande. Lionnel Luca, Député UMP, l’avait surnommé "rottweiler" lors d’une réunion publique dans le Var, précisant que ce n’est "pas gentil pour le chien".

"Je condamne, je ne m'associe en rien à ça, je suis même prêt à dire à Valérie Trierweiler, que je connais voyez-vous parce qu'elle est journaliste, que je suis désolé si elle a été blessée", a déclaré le président sortant. "Je ne me sens pas engagé, c'est absurde, je détesterais qu'on fasse ça avec Carla, je déteste qu'on fasse ça avec sa compagne. "Je trouve que ce n'est pas bien de faire ça, je ne le ferais jamais", a insisté Nicolas Sarkozy.

Mais là encore, Nicolas Sarkozy a fait suivre sa contrition d’une attaque ciblée. Le président sortant a suggéré à son rival socialiste de condamner "les propos de Mme (Martine) Aubry quand, aimablement, elle (le) compare à M. Madoff" ou ceux de François Hollande lui-même "quand il se laisse aller à dire ‘sale mec’" ou encore quand "tel ou tel de ses soutiens (le) compare, selon qu'il soit modéré ou agité, à Hitler à Franco ou à Pétain".