UE : Hollande dit non à l’adhésion de la Turquie

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avec AFP
Le candidat PS a estimé que "les conditions" d’une telle adhésion n’étaient "pas réunies".

François Hollande s’est clairement déclaré défavorable à une adhésion de la Turquie à l’Union européenne, du mois dans le prochain quinquennat, s’il est élu président de la République. "Aujourd'hui, il y a un processus de négociation qui est en cours depuis d'ailleurs des années" mais "aucune condition majeure n'est réunie, et donc, dans le prochain quinquennat, il n'y aura pas d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne", a déclaré le candidat socialiste lors de l’émission Des paroles et des actes, mercredi soir sur France 2.

"Le principe c'est Jacques Chirac qui l'a accepté, il avait un ministre qui s'appelait Nicolas Sarkozy", a rappelé le candidat PS. "Le principe de la négociation il est posé, la négociation elle est en cours mais les conditions ne sont pas réunie" et "ça ne se fera pas durant le prochain quinquennat". "Les conditions, en ce qui me concerne, ne sont pas réunies", a-t-il insisté.

Des négociations difficiles

La semaine dernière, lors d'une visite à Bucarest, le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, avait lancé un avertissement aux adversaires de l'adhésion de son pays à l'UE, affirmant que "les hommes politiques en Europe qui pensent qu'ils vont décourager la Turquie en créant ces difficultés se trompent complètement". "Aucun pays ne fait face à autant d'obstacles, de défis et de difficultés que mon pays" dans son processus d'adhésion, avait-il dit aussi en évoquant les visas imposés aux Turcs et la lenteur des négociations.

Le processus de négociations entre Ankara et l'UE piétine, avec seulement 13 des 35 chapitres jalonnant la négociation ouverts. De nombreux chapitres sont bloqués du fait du refus d'Ankara d'appliquer l'union douanière à la partie grecque de l'île divisée de Chypre, membre de l'UE depuis 2004, que la Turquie ne reconnaît pas.

L'Autriche, la France et l'Allemagne sont aussi réticentes à une pleine adhésion et soutiennent l'idée d'un partenariat. François Hollande s'était prononcé en décembre dernier pour l'adoption d'une proposition de loi, à l'initiative de la majorité de Nicolas Sarkozy, réprimant la négation du génocide arménien de 1915. Le vote de cette loi, finalement censurée par le Conseil constitutionnel, a provoqué une vive tension diplomatique entre Paris et Ankara.