Transparence : Hollande garde le cap

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et Ludovic Fau , modifié à
Dans le texte présenté, les parlementaires devront eux aussi publier leur patrimoine.

L’INFO. Opération "mains propres", deuxième acte. Mercredi, le projet de loi de moralisation de la vie politique a été présenté en conseil des ministres. Après les ministres, qui ont déballé sur la place publique l’intégralité de leur patrimoine, ce sont désormais les parlementaires qui vont être invités à faire preuve de transparence. Et des dents grincent déjà. 

La fermeté de Hollande. Selon les informations d’Europe 1, François Hollande a décidé de taper fort. Le dispositif qui sera présenté prévoit ainsi que le patrimoine des élus sera, comme pour tous les membres du gouvernement, rendu public par la haute autorité qui sera justement chargée de contrôler ces patrimoines. Si les modalités précises de ces publications ne seront pas connues mercredi - il faudra pour cela attendre un décret ultérieur -, le principe est acté.

Le chef de l’Etat a décidé de tenir bon, quitte à se lancer dans une épreuve de force avec ses propres troupes. "Tu nous jettes en pâture, tu mets les élus à l'index, mais ce n'est pas la transparence qui permet le contrôle et évite le mensonge. Et si ça foire, on dira “ils se sont foutus de nous ‘", lui a ainsi lancé le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, selon le Journal du Dimanche." De source interne au groupe socialiste de l’Assemblée nationale, une grande majorité des élus est opposée à la publication automatique et généralisée. Alors que Jean-Marc Ayrault a tout fait, lundi et mardi, pour rabibocher l’exécutif avec ses députés, François Hollande risque bien de saper sa thérapie de groupe.

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Avocat d’affaires, c’est fini. Quant à la possibilité évoquée d’interdire le cumul de parlementaire avec certains métiers afin de lutter contre les conflits d’intérêts, le projet du gouvernement envisage de proscrire toute activité de conseil. Concrètement, un député ou un sénateur ne pourra plus être avocat d’affaires, et ceux exerçant la profession de médecin ne pourront plus travailler avec les laboratoires pharmaceutiques. La législation sera également durcie pour les parlementaires dirigeant une entreprise dépendant en partie des marchés publics. Dernière disposition présentée : une limitation des rémunérations que les parlementaires pourraient toucher en plus de leurs indemnités d’élus.