Sénat : les élus PCF font de la résistance

En l’espace de quelques heures, les sénateurs communistes ont participé au rejet de deux textes gouvernementaux.
En l’espace de quelques heures, les sénateurs communistes ont participé au rejet de deux textes gouvernementaux. © REUTERS
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Rémi Duchemin, avec agences , modifié à
Les élus communistes ont participé au retocage de deux texte du gouvernement. Qui s'inquiète.

Qu’on se le dise, les sénateurs communistes entendent bien participer à l’opposition. Mercredi, à quelques heures d’intervalle, ils en ont donné deux preuves éclatantes. Après avoir participé tôt dans la matinée au rejet de la loi sur la tarification progressive de l’énergie, les élus PCF ont, quelques heures plus tard, à nouveau joint leurs voix à celles de la droite pour retoquer, cette fois en commission, la loi de programmation des Finances publiques 2012-2017.

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Les sénateurs communistes ont expliqué ce rejet par une cohérence par rapport au traité de stabilité européen. "Ce texte s'inscrit dans la perspective du pacte budgétaire européen. Ce n'est pas le projet de budget mais une loi de programmation", ont-ils temporisé.

Vallaut-Belkacem et Vidalies se contredisent

Alain Vidalies

Cette mise au point n’a pas franchement rassuré le gouvernement. L’équipe de Jean-Marc Ayrault a semblé tellement troublée qu’elle a fait entendre, à quelques minutes d’intervalle, deux voix dissonantes, celle d’Alain Vidalies puis cette de Najat Vallaud-Blekacem.

Le ministre des Relations avec le Parlement a d’abord estimé que cette situation pourrait se reproduire. "Ce n'est pas un événement anodin, effectivement, et nous ne le vivons pas comme ça", a-t-il reconnu sur i>Télé. "Ce n'est pas la première fois que ça se passe, ça ne sera pas la dernière puisqu’on voit bien aujourd'hui que le rassemblement conjugué au Sénat de la droite et du Front de gauche empêchera le gouvernement d'avoir une majorité", a précisé Alain Vidalies.

Un rendez-vous avec Ayrault

ayrault

Point de minimisation donc, contrairement à la porte-parole du gouvernement quelques minutes plus tard. Ce "cas particulier qui n'a pas vocation à se reproduire sur d'autres textes", a assuré Najat Vallaud-Belkacem lors de son point presse, ajoutant n'avoir "pas d'inquiétude" à propos du vote du projet de loi de Finances par le Sénat.

Une chose est sûre, Jean-Marc Ayrault ne compte pas s’accommoder de cette situation. "Nous avons prochainement rendez-vous - dans les jours qui viennent - avec Jean-Marc Ayrault pour que ce genre de péripéties ne se reproduise pas", a indiqué au JDD.fr la sénatrice communiste Mireille Schurch". Reste à savoir si le Premier ministre saura trouver les mots.

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La droite se gausse

Laurent Wauquiez maxppp 930620

L'opposition, en tous cas, se gausse. "Après la censure de la loi sur le logement par le Conseil constitutionnel la semaine dernière, le rejet du texte énergie au Sénat cette nuit, le naufrage législatif du gouvernement se poursuit, se heurtant aux écueils de sa majorité profondément divisée", a réagi Jean-Claude Gaudin, chef de file des sénateurs UMP.

"On assiste vraiment à un délitement, pour reprendre une expression des Tontons flingueurs on a une explosion façon puzzle, en ce moment, de ce qu'est la majorité Hollande et Ayrault", a ironisé de son côté Laurent Wauquiez sur LCP.