Roms : le gouvernement serre encore la vis

Brice Hortefeux, Eric Besson et Pierre Lellouche.
Brice Hortefeux, Eric Besson et Pierre Lellouche. © REUTERS
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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
François Fillon défend la politique et Eric Besson annonce de nouvelles mesures.

Malgré les polémiques, le gouvernement ne faiblit pas sur la question des Roms. François Fillon, Brice Hortefeux et Eric Besson ont défendu lundi la politique initiée par Nicolas Sarkozy et annoncé de nouvelles mesures.

Délinquance et expulsions

Le ministre de l'Immigration Eric Besson a présenté les chiffres des reconduites de l’été. Le nombre de Roumains et Bulgares reconduits dans leur pays depuis le 28 juillet s'élève à 979, dont 151 expulsions, a-t-il annoncé lundi, lors d’une conférence de presse commune, son homologue de l’Intérieur. Pour justifier le démantèlement des camps de Roms. Brice Hortefeux a, lui, affirmé que les actes de délinquance perpétrés par des Roumains à Paris ont augmenté de 259% en 18 mois.

Eric Besson a également annoncé un projet d'amendements à la loi sur l'immigration. L’un d’eux visera à "sanctionner ceux qui abusent du droit au court séjour (trois mois maximum, ndlr) afin de contourner les règles plus strictes du long séjour" (avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes, et avoir une assurance-maladie), a-t-il précisé. Le deuxième amendement permettra "la reconduite dans leurs pays d'origine des personnes qui représentent une charge déraisonnable pour notre système d'assistance sociale", a-t-il détaillé.

Fillon critique Aubry

Discret sur le sujet, le Premier ministre François Fillon s’est lui aussi exprimé lundi, sur France Inter. Il a dit assumer ses "différences" avec Nicolas Sarkozy et condamné les déclarations de certains membres de la majorité ou de ministres qui font de la "surenchère" sur la sécurité. "Les décisions qui ont été annoncées par le président de la République à Grenoble, que nous avions d'ailleurs arbitrées ensemble dans des réunions préparatoires, je les mets en œuvre et je les mets en œuvre sans aucun état d'âme", a-t-il expliqué.

François Fillon a également lancé un pique à la maire de Lille Martine Aubry en expliquant qu’elle avait demandé l'évacuation de deux camps de Roms, en tant que présidente de la communauté urbaine de Lille.

Les états d’âmes de Kouchner

Deux voix discordantes se sont fait entendre dans le gouvernement. Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, a révélé lundi qu’il avait songé à "démissionner". Avant lui, Hervé Morin, le ministre de la Défense et président du Nouveau centre, avait fustigé dimanche les discours de "la haine, de la peur et du bouc-émissaire".