Quand le PS se lâche sur Trierweiler

Les langues se délient au PS.
Les langues se délient au PS. © REUTERS
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Chacun y va de sa petite phrase après le tweet de la compagne du chef de l'Etat.

Les socialistes avaient d'abord préféré garder le silence, mais après le tsunami provoqué par le tweet incendiaire de Valérie Trierweiler mardi, les langues se sont déliées. En encourageant le rival dissident de Ségolène Royal à La Rochelle, Valérie Trierweiler ne s'est pas fait que des amis rue de Solférino. Les critiques pleuvent, les petites phrases fusent.

Les plus sévères

# Il n'a pas de mots assez durs

Il l'est un des premiers à avoir réagi. Lorsqu'il prend connaissance du tweet de la journaliste mardi, Jean-Louis Bianco, député PS des Alpes-de-Haute-Provence s'étrangle. "Je trouve ça purement et simplement indigne", déclare l'ex-directeur de campagne de Ségolène Royal en 2007, avant d'ajouter : "nous n'avons pas élu Valérie Trierweiler, nous avons élu François Hollande, donc je demande : de quoi se mêle-t-elle ? ", s'insurge-t-il sur LCI.

# Il ne prend pas de gants

Très proche du chef de l'Etat, le sénateur maire de Dijon, François Rebsamen, se permet de donner quelques conseils à sa compagne, tout en marchant sur des oeufs. "C'est un message personnel qui répond a des considérations personnelles alors même qu'il faut, je crois, qu'elle prenne la réserve qui doit être la sienne en tant que compagne du président de la République", adresse-t-il mercredi sur France info. Et à la question de savoir si Valérie Trierweiler est sortie de son rôle,  cet expert des questions de sécurité au PS répond cette-fois-ci sans détour : "oui je le pense."     

# Il sort un carton jaune

Pour Claude Bartolone, il n'y a pas à tergiverser : le tweet de Valérie Treiweiler est "une faute". Sur Canal+, mercredi matin, le président du Conseil général de Seine-Saint-Denis prévient qu'il n'hésitera pas à sortir le carton rouge la prochaine fois : "un tweet ça va, deux tweets, bonjour les dégâts". Quelques heures plus tard, un nouveau message polémique est posté sur le compte Twitter de Valérie Trierweiler. Fausse alerte. Il a été "apparemment piraté", assure cette dernière.

# Elles rappellent les règles de base

C'est la ministre déléguée à la Justice qui le dit. "Valérie Trierweiler est une femme indépendante, sa parole n'est pas celle d'une responsable politique". Après le tweet de la discorde, Delphine Batho, proche de Ségolène Royal rappelle sur Public Sénat  que la parole de la journaliste "n'engage ni le président de la République, ni le gouvernement, ni le Parti socialiste".

Ce que Delphine Batho dit avec diplomatie, Marie-Noëlle Lienemann l'exprime plus directement : "franchement, en pleine campagne électorale, sur le terrain politique, qu’elle considère n’étant pas le sien - elle n’est pas comme Madame Chirac conseillère générale - je pense qu’elle mord sur un terrain qui n’est pas le sien", tance la sénatrice socialiste.

Les plus expéditifs

# Il feint l'évidence  

Camarade de longue date de François Hollande (ils ont fait l'Ena ensemble), Michel Sapin est réputé pour sa discrétion. Alors qu'on lui demande son avis sur le "tweetgate", le ministre du Travail le dit le plus simplement du monde jeudi sur Radio Classique : "le rôle de Première dame est effectivement la discrétion, c'est tellement évident, est-ce que c'est la peine de le répéter ?".

# Elle ne s'épanche pas

Martine Aubry n'a pas pour habitude de parler dans le vide. Pressée de questions par RTL sur le tweet polémique, la maire de Lille va droit au but jeudi : "je pense qu'il faut qu'elle soit plus discrète. Jean-Marc Ayrault l'a dit et il a raison". Avant d'implorer : " Les Français ont d’autres problèmes (…). Revenons à l'essentiel".

Les plus sympas

# Elle se fait l'avocate du diable

Elle est l'une des rares socialistes à se montrer "soft" avec Valérie Trierweiler. Mercredi, sur France inter, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales a d'abord cette réaction très "zen" : "cette affaire prend des proportions que je trouve un peu déplacées. C'est un positionnement privé (...) qui n'empêche pas le fait que le Parti socialiste soutienne la candidature de Ségolène Royal". Puis interrogée sur le point de savoir si la compagne de François Hollande doit abandonner son bureau à l'Elysée ou fermer son compte twitter, Marisol Touraine plaide l'indulgence : "je ne crois pas qu'elle ait cherché à contredire le président. J'imagine qu'elle réfléchira à la façon dont elle entend s'exprimer" à l'avenir.

# Il choisit l'empathie  

Mercredi sur Europe 1, Jean-Christophe Cambadélis joue l'apaisement. Le député PS de Paris, estime que l'affaire du tweet est un "épiphénomène". Et se montre étonnamment indulgent avec la journaliste. "Valérie Trierweiler a compris qu'il fallait recadrer sa communication. Sa place est complexe, difficile. C'est pas simple de continuer une vie de femme indépendante, en élevant des enfants, voulant être journaliste, alors qu'on est la compagne du président de la République", avance ce baron socialiste.

# Il fait la synthèse   

Du fait de sa fonction, le Premier ministre, lui, est habitué à jouer les équilibristes. Lorsqu'il réagit mercredi sur LCP, Jean-Marc Ayrault  pèse donc ses mots. Le Premier ministre a cette réponse mesurée mais sans équivoque : "je veux bien comprendre que les débuts sont toujours un peu compliqués mais chacun doit être à sa place".