PSA : Moscovici désavoue Cahuzac

Il aura fallu seulement trois heures à Pierre Moscovici pour désavouer Jérôme Cahuzac.
Il aura fallu seulement trois heures à Pierre Moscovici pour désavouer Jérôme Cahuzac. © REUTERS
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Rémi Duchemin, avec agences , modifié à
Le ministre du Budget jugeait "possible" une entrée de l’Etat au capital. Non, dit son supérieur.

Cahuzac ouvre une porte… La déclaration de Jérôme Cahuzac n’était pas passée inaperçue vendredi matin. Le ministre délégué au Budget a jugé sur BFMTV "possible" l’entrée de l’Etat au capital de PSA. "Ne serait-ce que parce que le Fonds stratégique d'investissement existe", a-t-il argué. "Si le Fonds stratégique d'investissement rentre au capital de cette entreprise, c'est en fait l'Etat d'une manière ou d'une autre qui y rentre."

…Que Moscovici claque. Une déclaration choc, donc, qui n’aura pas échappée à Pierre Moscovici, le ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac. Et le patron de Bercy n’a pas attendu longtemps pour désavouer son collègue du gouvernement. "Jérôme Cahuzac s'est prononcé sur un scénario théorique et sur les outils à la disposition de l'Etat", mais "une entrée de l'Etat au capital n'est pas envisagée, n'est pas nécessaire et n'ajouterait rien" à la situation de l'entreprise, a-t-il martelé à la mi-journée. "Les dépréciations d'actifs n'impliquent en rien la nécessité d'une augmentation de capital", a-t-il précisé. "Les mauvais résultats ne remettent pas en cause la solvabilité ou la liquidité" du constructeur.

L’Etat "déjà présent". Pierre Moscovici n’a pas non plus oublié de rappeler que l’Etat s’était déjà engagé, sous d’autres formes, auprès de PSA, entreprises en grande difficulté qui a annoncé jeudi soir des dépréciations d'actifs massives de 4,7 milliards d'euros pour l'exercice 2012, laissant présager une perte annuelle d'ampleur astronomique. L’Etat est "déjà présent", a assuré le ministre de l’Economie, citant la garantie accordée à la banque PSA et la présence au conseil d’administration du groupe de Louis Gallois, commissaire général à l'Investissement du gouvernement.

Ayrault abonde. Le Premier ministre en a rajouté une petite couche lors de son déplacement à Grenoble. "S'agissant d'une participation au capital de cette entreprise, elle n'est pas à l'ordre du jour puisque PSA ne le demande pas. Il existe un outil, le FSI, qui peut, si nécessaire, participer au capital. Cette question n'a aujourd'hui pas été posée. Elle ne se pose donc pas", a déclaré Jean-Marc Ayrault.