Les déçus des zones prioritaires

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Le maire de Villiers-le-Bel se dit surpris de ne pas figurer parmi les zones de sécurité prioritaires.

La carte des zones de sécurité prioritaires proposée par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, suscite la colère de certains élus. Plusieurs maires se plaignent de ne pas avoir été choisis par le dispositif de Manuel Valls, qui vise à endiguer la délinquance dans les quartiers sensibles.

A ce jour, quinze zones ont été désignées comme les secteurs où se déroulent le plus de formes de délinquances, à savoir les vols avec violence, les atteintes ou outrages aux représentants des forces de l'ordre, les dégradations de biens publics, les cambriolages, le trafic de stupéfiant, etc. Les élus locaux devront décider de concentrer leurs efforts sur quatre objectifs au maximum. Ce peut être par exemple les cambriolages ou encore l'économie souterraine", explique-t-on au ministère de l'Intérieur.

Les villes sensibles du Val d'Oise délaissées

Sauf que certaines communes particulièrement touchées par ces formes de délinquances ne figurent pas sur la carte des zones de sécurité prioritaires. C'est notamment le cas de Villiers-le-Bel, commune sensible du Val d'Oise, où des émeutes ont éclaté en novembre 2007. Le maire de la ville, Jean-Louis Marsac, s'est dit surpris de ne pas figurer sur la liste du ministère.

"C'est inimaginable qu'aucune ville du Val d'Oise, comme Villiers-le-Bel ou Garge-les-Gonnesses, n'y soit. On ne connait pas les critères de choix. On comprend bien que d'autres ont des situations plus sérieuses que nous, mais on espérait, en tant que ville en difficulté, faire partie des priorités", commente-t-il.

Plus de zones en 2013

A l'inverse, la ville de Chambly, bourgade de 9.200 habitants, située dans les Val d'Oise, s'étonne de figurer parmi des zones prioritaires. "De la délinquance à Chambly ? Ça me paraît loufoque. Soit je vis dans ma bulle, soit c’est exagéré. Si l’on met Chambly, il faut mettre tout le monde !", estime Elisabeth, une retraitée interrogée par Le Parisien.

Même son de cloche à droite où l'on critique le manque de cohérence de cette carte des zones de sécurité prioritaires. "Sur les 400 zones sensibles de ma connaissance, ce choix me paraît pour le moins curieux. Quel rapport entre les Tarterêts à Corbeil-Essonnes et la ville de Chambly dans l'Oise ? Entre le trafic de drogue à Marseille et les cambriolages en zones rurales ?", commente Eric Ciotti, député de Nice et président du conseil régional des Alpes-Maritimes, interrogé par Le Figaro.fr.

Le maire de Villiers-le-Bel espère donc que le mal sera réparé d'ici à l'été 2010 où de nouvelle commune seront choisies pour compléter la carte des zones de sécurité prioritaires.