L’hommage de Hollande à Hessel

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IMAGES - Le président a tenu un discours vibrant en la mémoire du résistant.

La solennité s’est invitée dans la cour des Invalides. Jeudi, François Hollande, accompagné de Jean-Marc Ayrault, a rendu un hommage national à Stéphane Hessel, décédé le 27 février dernier. Un fait rare pour quelqu’un qui n’est pas né français. La cérémonie a commencé par les honneurs militaires rendus à l'ancien résistant et déporté, Grand officier de la Légion d'honneur, en présence de sa famille. De nombreux membres du gouvernement étaient également présents, comme le montre cette photo où figure Arnaud Montebourg, Kader Arif, Benoit Hamon, mais aussi Lionel Jospin et Michel Rocard, deux anciens Premiers ministres.

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François Hollande, avec Jean-Marc Ayrault et Kader Arif, se recueille durant La Marseillaise :

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Le cercueil de Stéphane Hessel au centre de la cour des Invalides :

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Jean-Louis Crémieux, à gauche dans la photo ci-dessous, haut fonctionnaire, ancien résistant et historien français de la Seconde Guerre mondiale, a pris le micro pour évoquer longuement le souvenir du "jeune officier charmeur" qu'il avait rencontré en 1942, à Londres, et avec lequel il noua "une fraternité de 70 ans". "Dans le désarroi montant, le scepticisme croissant envers le politique, tu as fait entendre une voix qui a passé les frontières (...) une voix de jeune nonagénaire qui a dit non pour rejeter le règne délétère de l'argent roi", a-t-il déclaré.

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Carole Bouquet a quant à elle lu de la poésie, l’une des grandes passions de Stéphane Hessel. Très émue, la comédienne a récité un texte d’Apollinaire, la jolie rousse, dont voici l'intégralité :

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"La liberté, c’était sa passion, son idéal"

A la tribune, devant toute la famille de Stéphane Hessel, François Hollande a rendu un vibrant hommage à l'intellectuel : "Hessel était un homme libre, libre de ses choix, libre de ses engagements, libre de sa parole, libre de sa vie. La liberté, c’était sa passion, son idéal. C’est en son nom qu’il fut un Français libre." Le socialiste, dans un discours très personnel, a aussi fait remarquer la modernité de Stéphane Hessel qui "à plus de 90 ans, inspira la jeunesse d'Europe et au-delà avec Indignez-vous !'" 

François Hollande a également tenu à souligner l'action de Stéphane Hessel, un grand défenseur des sans-papiers, en faveur d'une politique d'immigration "pragmatique". "Il sut user de son autorité morale, de son expérience internationale, de son passé glorieux pour prôner une politique d'immigration, d'ailleurs plus pragmatique qu'il en a été longtemps fait caricature", a-t-il souligné, avant d'assurer que Stéphane Hessel "savait néanmoins que c'était par l'intégration que la République devait faire le premier acte et assurer son devoir et que, si des régularisations devaient intervenir, elles ne pouvaient être faites que sur la base de critères".

Le conseiller du chef de l'Etat assiste lui aussi à cet hommage national, et s'en fait l'écho sur son compte Twitter :

Pour terminer son intervention, François Hollande s'est fendu d’une formule reprise sur Twitter par son équipe sur le compte officiel de l'Elysée :

Après avoir fait part de son admiration pour le résistant, le chef de l'Etat s'est incliné devant la dépouille de Stéphane Hessel, puis une minute de silence, poignante, a été respectée :

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Et Le Chant des partisans, l’hymne de la Résistance française durant l’occupation, de retentir pour accompagner le départ du cercueil...