Gilbert Collard, avocat de l'extrême

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Aurélie Frex , modifié à
Il a confirmé jeudi se sentir proche du Front national. Portrait d’un habitué des caméras.

"Je suis mariniste". C’est ainsi que Me Gilbert Collard a confirmé jeudi, dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles, son rapprochement avec le Front national. Celui qui s’affiche désormais avec les cadres du parti n’en est pas à sa première provocation.

Cet avocat au barreau de Marseille depuis 1971 a toujours cherché à se faire connaître, en se mettant au cœur de procès particulièrement médiatiques. Il a ainsi travaillé sur l’affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras, qui avait suscité l’émoi en France en mai 1990, mais n’a été résolue qu’en 1996. En 1995, sur le plateau de Témoin n°1, émission de TF1 présentée par Jacques Pradel, il parle de "mensonge d’Etat ", et disculpe l’extrême droite dans cette affaire. Un de ses plus gros "coups" médiatiques.

L’avocat a également représenté les membres de l’Arche de Zoé, détenus au Tchad en 2007. Dans le procès Klaus Barbie, il représentait la partie civile contre un autre avocat médiatique : Jacques Vergès. Il est, comme Vergès, l’un des cinq avocats de l’ancien président de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo.

Dans le domaine du sport, il a aussi été au cœur des deux affaires les plus retentissantes de ces dernières années : l’affaire Festina, en tant qu’avocat de Richard Virenque, et l’affaire OM-VA, dans laquelle il a défendu Jean-Pierre Bernès, un des inculpés.

Surnommé "l’avocat de l’impossible", par l’auteur de sa biographie, Christian-Louis Eclimont, Me Collard a aussi fait sa réputation en prenant des dossiers difficiles, dont celui du tueur en série Patrice Alègre.

Son engagement politique

Auteur de nombreux documents ayant trait à la justice, Gilbert Collard a une autre passion : la politique. Il est membre du Parti radical valoisien - de centre droit -, et s’est porté candidat à la mairie de Vichy en 2008, où il a été battu par l’UMP.

S’il se dit proche de Marine Le Pen, l’avocat, aujourd’hui âgé de 62 ans, n’a pas pour autant pris sa carte au Front national. "Je n'ai pas pris ma carte au FN, mais je suis très ami, et de longue date, avec Marine Le Pen", a-t-il précisé.

Celui qui a défendu la présidente du FN dans ses procès ces dernières années, laisse pourtant la porte ouverte pour 2012. "J'observe l'évolution du Front mariniste et me déciderai avant la présidentielle en fonction de la confirmation, à laquelle je crois, de cette évolution", a-t-il confié.