DSK : à droite, les points de vue divergent

© Reuters/Maxppp
  • Copié
Caroline Vigoureux avec agences , modifié à
RÉACTIONS - Tous n’accordent pas la même importance aux nouvelles révélations.

Alors que les socialistes sont bouleversés par les révélations du New York Times sur l’affaire DSK, la droite semble également secouée par ces informations, qui mettent sérieusement en cause la crédibilité de Nafissatou Diallo, l’accusatrice de l’ancien patron du FMI.

Ces nouveaux éléments contraignent chacun à revoir son jugement. Le député UMP de Paris, Bernard Debré, qui avait qualifié en mai DSK d''homme peu recommandable" a corrigé le tir vendredi : "Je reconnais tout à fait que je suis allé trop vite (...) si les faits se révèlent exacts sur la vie de cette femme, elle a quand même berné tous les gens qui travaillent au Sofitel", a-t-il concédé sur BFMTV. "J'ai sur-réagi parce que j’ai trouvé, connaissant une partie de l'affaire Banon et un certain nombre de choses, que c'était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase", s’est-il justifié.

"On parle toujours trop vite"

Mais les mots durs du député UMP ne sont pas pour autant oubliés. Invité vendredi sur Europe 1, Bruno Le Maire a implicitement critiqué ce genre d’attitude : "J’en tire deux leçons. La première, c’est que l’on parle toujours trop et trop vite. Et les mêmes qui, hier, criaient haro sur Dominique Strauss-Kahn vont crier haro sur la justice américaine ou sur le procureur. Moi, je m’en tiendrais à ma ligne de conduite depuis le début dans cette affaire, c’est-à-dire d’attendre que la justice américaine fasse toute la lumière dans cette affaire", a commenté le ministre de l'Agriculture.

François Fillon a également joué le prudence. Il faut "attendre sereinement que la justice américaine fasse son travail", a déclaré le Premier ministre depuis Jakarta. "Nous devons attendre sereinement que la justice américaine fasse son travail. C'est la seule conduite à tenir dans cette affaire", a-t-il insisté devant la presse.

"Qu'est-ce qui l'empêche de revenir ?"

En attendant, la même question revient sur toutes les lèvres : le retour politique de l’ancien ministre est-il possible ? Pour Jean-Louis Borloo, la réponse est oui. "Si ça se déroule comme on le suppose, un retrait de l'accusation (...) qu'est-ce qui l'empêche de revenir s'il en a la force et l'envie ?", a-t-il questionné sur i-Télé et Radio Classique. "J'ignore absolument son état d'esprit mais je ne vois pas, s'il le souhaitait, ce qui l'en empêcherait en tous les cas", a fait valoir le probable candidat de la Confédération centriste à la présidentielle.

Cette fois, Bernard Debré reste lui plus prudent. Selon lé député de la majorité, un éventuel retour politique de DSK reste probable "s'il n’est pas condamné aux Etats-Unis". "Mais je ne suis pas tout à fait sûr que les socialistes le désirent, ni les Français. S'il est lavé de tous soupçons, c'est aux socialistes et à lui de voir s'il peut se présenter. Cela m'étonnerait quand même", a-t-il estimé.

"Ça ne change rien"

Un scénario tout simplement inenvisageable pour Marine Le Pen. "La candidature de Dominique Strauss-Kahn reste décrédibilisée. Il n'avait aucune chance et ça ne change rien", a tranché la leader du Front national, interrogée par France-Soir.

Il faudra attendre 17h30 pour en savoir plus sur l’importance à accorder à ces révélations. DSK doit en effet comparaître devant le tribunal pénal de Manhattan, dans une audience surprise.