Chiffres du chômage : l'exécutif optimiste

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Fabienne Cosnay et Antonin André , modifié à
- Les chiffres de juillet donneront une indication nette de la reprise économique.

L'ACTU. Pour la première fois depuis le début du quinquennat, le gouvernement ne tremble pas à quelques heures de l'annonce du chiffre fatidique. Ce mardi à 18h, on connaîtra le nombre d'inscrits à Pôle emploi pour le mois de juillet. Et selon les informations d'Europe 1, les nouvelles sont (enfin) bonnes. Même les plus sceptiques au PS en sont désormais convaincus : l'inversion de la courbe du chômage promise par François Hollande avant la fin de l'année, c'est pour maintenant ou presque. Les chiffres dévoilés mardi à 18h en donneront une indication nette.

Un petit air de revanche. En attendant l'annonce officielle, les ministres se laissent griser. "Je prépare un verbatim des commentaires ironiques des journalistes et des experts en économie qui nous ont "taillé", confie à Europe 1 un poids-lourd du gouvernement. Un autre ministre se plaît à souligner qu'on n'entend plus les écologistes menacer de quitter le gouvernement quand un autre fait remarquer que la gauche du PS est comme anesthésiée, la demande de changement de cap semblant bien éloignée.

La reprise, c'est maintenant. Après une hausse continue des demandeurs d'emploi depuis plus de deux ans, et un mois de juin des plus moroses - le nombre des inscrits dans la catégorie des chômeurs sans aucune activité avait atteint un nouveau record : 3,279 millions - l'exécutif affiche désormais son optimisme. "Oui, nous inverserons la courbe du chômage (...) d'ici la fin 2013", a réaffirmé dimanche le ministre du Travail Michel Sapin, estimant que si les chiffres de juillet marquent "un ralentissement", "c'est que nous allons dans la bonne direction parce qu'avant d'inverser, il faut arrêter". Un optimisme partagée de son collègue de l'Economie Pierre Moscovici, rasséréné par un rebond inespéré de la croissance au deuxième trimestre (+0,5% selon l'Insee). L'inversion "va arriver d'ici la fin de l'année. J'en ai la conviction, une conviction informée", confiait le patron de Bercy il y a quelques jours. Pour le gouvernement, la reprise économique est donc acquise.

La montée en charge des emplois aidés. Et pour compenser les destructions d'emplois (27.800 postes détruits au deuxième trimestre selon les chiffres de l'Insee), le gouvernement compte sur ses emplois subventionnés. Parmi eux, figurent les emplois d'avenir destinés aux jeunes peu ou pas qualifiés, essentiellement dans le secteur non-marchand. La barre des 50.000 (sur un objectif de 100.000 fin 2013) a été franchie en août. Ces contrats s'ajoutent aux emplois aidés classiques (440.000 dans le non-marchand, 50.000 dans le privé) programmés par l'actuel gouvernement, qui en a allongé la durée.