Cap sur la contre-réforme des retraites

Un premier décret doit être adopté mercredi en Conseil des ministres.
Un premier décret doit être adopté mercredi en Conseil des ministres. © MAXPPP
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Un décret sur les modalités du retour à la retraite à 60 ans doit être adopté en Conseil des ministres.

Le Conseil des ministres de mercredi compte à son ordre du jour la première remise en cause de la réforme des retraites adoptée en 2010 par le gouvernement Fillon. La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine présente en effet un décret sur les modalités d'un retour partiel à la retraite à 60 ans, décret qui doit être adopté dans la foulée par le gouvernement.

Un premier décret avant un débat global

C'était une des principales promesses de campagne de François Hollande : la révision de la réforme des retraites adoptée il y a deux ans, quand la droite était au pouvoir. La première banderille est prévue mercredi avec ce décret qui précisera les modalités d'un retour partiel à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans, et ayant suffisamment cotisé.

Un débat plus global sur les retraites est prévu en juillet au cours d'une grande conférence sociale et dont les préparatifs ont commencé mardi, à Matignon. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault y a reçu les partenaires sociaux. Mais Michel Sapin, le ministre du Travail, a d'ores et déjà exclu un retour à 60 ans pour tout le monde : "Chacun sait très bien qu'aujourd'hui, ce n'est pas possible".

La droite s'insurge

La droite ne s'est pas privée de critiquer la décision du gouvernement, autant sur le fond que sur la forme. Pierre Méhaignerie a fustigé "l'arrogance" de Marisol Touraine, qui a refusé mardi d'être entendue par la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale qu'il préside.

François Fillon voit, lui, dans ce décret annoncé "une petite astuce" qui ne modifie qu'"à la marge" la réforme de 2010. "Ce n'est pas l'engagement de la gauche", a jugé l'ancien Premier ministre, qui veut y voir "un aveu que la gauche s'est opposée à des réformes qui étaient des bonnes réformes" par simple "esprit partisan".