Syrie : BHL en appelle à Hollande

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Charles Carrasco avec Bruce Toussaint , modifié à
Le philosophe aimerait que le président coordonne une action pour faire cesser les violences.

"Pendant qu'on envoie des médicaments, les Russes envoient des armes, les Iraniens des combattants". Face à une situation qu'il juge très "déséquilibrée", Bernard-Henri Lévy a demandé mercredi, sur Europe 1, à François Hollande d'être "le pilote d'avion" afin de coordonner une action en Syrie.

"S'il y a avait non intervention partout, on pourrait comprendre. Mais il y a d'un côté une intervention massive des ennemis de la démocratie et de l'autre rien. Je ne comprends pas le silence de la France", a-t-il déploré. Selon lui, il manque donc "un pilote de l'avion" qui "pourrait être François Hollande". 

Le président "est aussi sensible que vous ou moi à l'horreur de cette situation, du jamais-vu. Les grands gestes politiques qui honoreraient la France, on les attend", a réclamé le philosophe. Car "plus on ne fait rien, plus les salafistes montent en Syrie", a-t-il ajouté. 

"Clouer les avions au sol"

Plusieurs solutions s'offrent au président français et aux diplomaties européennes pour faire cesser les attaques contre "la population civile". La première et "l'axiome" de cette intervention, selon BHL, c'est "clouer au sol les avions de Bachar el-Assad". Cela passe par la création, comme en Libye, "d'une 'no-fly zone'". 

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La "deuxième solution" est, selon lui, de donner "aux combattants syriens démocrates, attachés aux principes de pluralisme, des Stinguer, c'est-à-dire des armes, leur permettant eux-mêmes d'empêcher les avions syriens de survoler les quartiers", a-t-il précisé.

Cette action serait "un message d'espoir" aux combattants, a martelé Bernard Henri-Lévy, car pour l'instant, "les Syriens voient leurs enfants massacrés et l'Occident s'en foutre, s'en laver les mains, France compris", a-t-il déploré avant de conclure : "on est déjà ce matin à 40.000 morts. On n'a jamais vu un Etat se comporter comme cela à l'âge moderne".