Mali : et maintenant ?

"Le terrorisme a été repoussé, il a été chassé mais il n'a pas encore été vaincu", a déclaré samedi François Hollande à Bamako.
"Le terrorisme a été repoussé, il a été chassé mais il n'a pas encore été vaincu", a déclaré samedi François Hollande à Bamako. © MAXPPP
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AW avec AFP , modifié à
Le plus dur reste à faire face aux islamistes. Des frappes ont eu lieu peu après le départ de Hollande.

"Le terrorisme a été repoussé, il a été chassé mais il n'a pas encore été vaincu", déclarait samedi François Hollande à Bamako en ajoutant que la France resterait aux côtés des Maliens "le temps qu'il faudrait".

De fait, si la visite de François Hollande au Mali couronne trois semaines de succès spectaculaires face aux islamistes armés qui occupaient depuis neuf mois le nord du Mali, le plus ardu reste à faire: aller traquer ces groupes retranchés dans le grand nord malien.

"Comment se retirer du conflit ?", l'autre défi

• Une progression spectaculaire, mais... Le 11 janvier, l'armée française entrait en action au Mali pour stopper une offensive islamiste surprise vers le Sud menée par Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), groupe islamiste armé allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Depuis, les troupes françaises "ont progressé de façon spectaculaire (…) beaucoup plus vite que ce que nous avions anticipé", a reconnu le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta vendredi avant d'ajouter aussitôt : "dans la plupart des conflits dans lesquels vous vous engagez, le défi auquel vous faites face n'est pas seulement 'comment mener à bien la mission que vous vous êtes fixée', mais aussi 'comment vous retirer du conflit'".                 

• Aux Africains de prendre le relais. Au Mali, l'armée a été laminée et humiliée par le lancement, en janvier 2012, de l'offensive dans le Nord de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), alliée aux groupes islamistes armés qui l'ont ensuite évincé des trois grandes villes de la région.

L'armée malienne a retrouvé son honneur aux côtés des forces françaises, elle va bénéficier d'une formation d'instructeurs européens, mais elle reste encore incapable d'assurer seule la sécurité d'un immense pays aux deux-tiers désertique.

D'où l'espoir formulé samedi à Tombouctou par le président français François Hollande que les soldats africains en cours de déploiement au Mali - ils devraient être à terme environ 6.000 - prennent rapidement le relais des soldats français.

Forte résistance au Nord en vue

• "Plus au Nord", les difficultés. C'est au Nord, dans la région de Kidal et son massif des Ifoghas, vaste zone de montagnes et de grottes que, selon des experts et des sources de sécurité régionales, se sont réfugiés une bonne partie des chefs et des combattants des groupes islamistes. Parmi eux se trouveraient l'Algérien Abou Zeïd, un des émirs les plus radicaux d'Aqmi, et Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Dine, un ex-rebelle touareg malien des années 1990, originaire de Kidal qui connaît parfaitement la région. Ce sont eux que les Français, puis les Africains, plus particulièrement les Tchadiens et les Nigériens, originaires de pays de la bande sahélo-saharienne comme le Mali, devront aller traquer. Au risque de se retrouver cette fois confrontés à une forte résistance.

• Des frappes dans la nuit de samedi à dimanche. Quelques heures à peine après le départ de François Hollande du Mali, l'aviation française a bombardé  ces positions rebelles dans le nord du Mali, non loin de la frontière algérienne. Le porte-parole de l'armée française, Thierry Burkhard a déclaré que les raids avaient visé des dépôts logistiques et des centres d'entraînement des groupes armés islamistes au nord de Kidal. Il a ajouté que ces frappes avaient été "importantes".