La fin des mini-miss ? Les Etats-Unis y pensent aussi

Aux Etats-Unis, quelque 250.000 petites filles participent chaque année à 5.000 de ces concours générant 5 milliards de dollars, selon des estimations publiées dans la presse.
Aux Etats-Unis, quelque 250.000 petites filles participent chaque année à 5.000 de ces concours générant 5 milliards de dollars, selon des estimations publiées dans la presse. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
La presse américaine et les réseaux sociaux se font l’écho de l’éventuelle interdiction de ces concours en France.

L’INFO. Aux Etats-Unis, c’est une véritable institution mais peut être plus pour longtemps. La presse américaine et les réseaux sociaux se faisaient jeudi largement l'écho de l'éventuelle interdiction en France, demandée par la Sénat, des concours de "mini-miss", relançant un débat sur un genre dont une partie des Etats-Unis est très friande. "Pensez-vous que les Etats-Unis doivent interdire les concours de mini-miss ?", a lancé jeudi sur Facebook la chaîne de télévision CNN, invitant ses téléspectateurs à en débattre.

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© Capture CNN

Le Sénat français s'est prononcé mardi soir en faveur de l'interdiction des concours de beauté pour les jeunes filles de moins de 16 ans, les "mini-miss", une mesure qui doit encore être approuvée par les députés pour entrer en vigueur. Aux Etats-Unis, quelque 250.000 petites filles participent chaque année à 5.000 de ces concours générant 5 milliards de dollars, selon des estimations publiées dans la presse.

"Des troubles mentaux".  Les enfants y sont souvent outrageusement maquillées et habillées comme des "strip-teaseuses", a accusé sur CNN une psychologue, Wendy Walsh. En 2010, un rapport de l'association américaine de psychologie mettait en garde contre ces concours "donnant à l'apparence une énorme priorité" et pouvant conduire les enfants à souffrir de troubles mentaux. Les gens "se plaignent que ces concours exploitent les enfants, certaines petites filles ayant 3 ou 4 ans avec maquillage, talons hauts et faux bronzage, mais les taux d'écoute sont énormes", note encore CNN, qui évoque une célèbre émission consacrée à ces concours, "Toddlers and Tiaras" (Enfants et tiares) sur la chaîne TLC. "Honey Boo Boo", surnom d'Alana Thompson, 7 ans, repérée dans un de ces programmes, est depuis devenue une star nationale, avec une émission rien que pour elle.

Des témoignages relayés par CNN ont néanmoins assuré d'aspects positifs, comme "l'épanouissement" d'une petite fille timide. "La confiance qu'elle montre désormais vient de l'estime d'elle-même qu'elle a acquise dans ces concours", affirme ainsi sa mère, Anna Berry, de Littleton dans le Colorado.

Des stars se montrent. L'actrice Mia Farrow, mère de nombreux enfants, est intervenue dans le débat en écrivant sur son compte Twitter que "ces concours devraient être interdits partout. C'est une erreur et c'est perturbant de montrer des petites filles maquillées et habillées de façon provocante".

Aux Etats-Unis, le débat sur l’hypersexualisation des jeunes filles a été relancé par Miley Cyrus. Cette ancienne enfant star d'une série Disney, vient de faire scandale en se montrant nue et dans des positions lascives sur une vidéo qui a battu des records de vues. "Pour voir une caricature de la sexualisation de l'enfance en action, ne regardez pas plus loin que la saga Miley Cyrus", estime pour sa part le site d'information et d'opinion Pacific Standard.

"Beau travail la France ! ". Quant à la France, elle est parfois félicitée : "Je n'aurais jamais pensé dire cela, mais beau travail, la France !", écrit "buder", en commentaire dans un commentaire du Washington Post. "Hk45" ajoute qu'"historiquement, la France est le dernier pays que j'aurais imaginé se soucier de l'hypersexualisation des femmes".