La fin de la "Cleggmania"

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Hélène Favier
Outre-Manche, les analystes ont commenté les résultats serrés de la soirée électorale. Florilège.

Tour d'horizon de ce que les analystes et politologues ont retenu de la soirée électorale :

La fin de la "Cleggmania" - "Les grands perdants, si ces sondages sont corrects, ce sont les Lib Dem. On a tellement parlé de la Cleggmania. Tout se passe comme s'ils avaient été étouffés par la bataille engagée entre les conservateurs et le Labour. De Jonathan Tonge, directeur du département de science politique à l'université de Liverpool.

"C'est un désastre pour les libéraux démocrates et une très mauvaise nouvelle pour le Labour et Gordon Brown, mais pas un désastre total. Cela aboutira quasi certainement à un gouvernement minoritaire dirigé par Cameron. Cameron va obtenir la mise en oeuvre de son programme, faire la preuve de ses compétences et convoquer de nouvelles élections cet automne ou au printemps." De Mark Wickham-Jones, professeur de sciences politiques à l'université de Bristol.

De nouvelles élections dans 12 mois ? - "S'il dépasse les 300 (sièges), je pense que Cameron pourrait gouverner. Mais avec ce type de résultats électoraux sans majorité, l'idée serait de gouverner pendant un temps limité puis d'organiser de nouvelles élections dans un délai d'un an à dix-huit mois. Une élection indécise rend plus probable une seconde élection." D' Andrew Russell, maître de conférence à l'université de Manchester:

"L'intérêt de Cameron n'est pas de conclure un accord avec Clegg (...) Nous pourrions bien nous retrouver avec de prochaines élections dans les douze mois." De Jonathan Tonge, directeur du département de science politique à l'université de Liverpool.

Pas de rebond possible pour Brown - "C'est la fin du gouvernement Brown. Il est pratiquement inconcevable que Gordon Brown puisse essayer de se maintenir au pouvoir. Les conservateurs ont besoin eux de 315 élus environ puis d'un accord avec le Parti unioniste démocratique et le Parti unioniste d'Ulster (ndlr, deux formations d'Irlande du Nord). Les conservateurs me semblent tout à fait proches de pouvoir former un gouvernement minoritaire assez fort." Egalement de Jonathan Tonge.

"Si ces projections sont justes, nous allons vers un gouvernement conservateur minoritaire. Cela signifierait que le Labour perdrait environ 95 sièges. Le plus frappant, c'est que la représentation des Lib-Dems ne progresse pas. Il n'existe dans cette projection aucune option viable d'un accord entre les travaillistes et les libéraux-démocrates." De Sunder Katwala, secrétaire général de la Fabian Society
Une catastrophe - "Toute forme de 'hung parliament' est pratiquement pire que tout ce que je peux imaginer. Ça ne fonctionne pas ici, et ça ne fonctionnera pas. Le système politique est mauvais et n'est pas conçu pour fonctionner avec des parlements sans majorité. Cela pourrait nous conduire dans une période d'indécision jusqu'à la tenue de nouvelles élections. La réaction des marchés serait très sombre." D'Howard Wheeldon, stratégiste chez BGC Brokers: