Jackson, deux statues, une polémique

© CLUB DE FULHAM ET PREMISES STUDIOS
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MS avec AFP
Un an et demi après la mort du chanteur, deux statues viennent de voir le jour à Londres.

Michael Jackson fait jaser outre-Manche. Deux statues de la pop star américaine installées à Londres suscitent la controverse. Chacune à sa manière.

Les fans de Fulham ne veulent pas de la star

La première se dresse à l’extérieur du club de football de Fulham. La statue géante représente le "Roi de la pop" portant un pantalon ajusté et une veste à épaulettes, un micro à la main. Elle a été dévoilée le week-end dernier par le patron de l’équipe, Mohamed Al-Fayed.

Ami proche de Michael Jackson, c’est lui qui a financé cette statue, qui devait, à l’origine être érigée devant le magasin Harrods. Son implantation a finalement changé, car le milliardaire Mohamed Al-Fayed a vendu ce magasin de luxe dont il était propriétaire en mai 2010. Et c’est justement le choix du lieu de la statue qui fait polémique.

Des fans du club de foot ont exprimé leur mécontentement. Ils estiment notamment que les liens entre Michael Jackson et l'équipe de Fulham étaient quasiment inexistants. Effectivement, la star n’a assisté qu’à un seul match du club en 1999, et, qui plus est, à l'invitation de Mohamed Al-Fayed.

Des réactions vivement décriées par ce dernier. Le président du club a lancé un message aux adeptes de Fulham assurant que s’ils "ne comprennent pas et n'apprécient pas un tel cadeau, ils peuvent aller en enfer ou à Chelsea".

La scène statufiée fait polémique

Ce n’est pas la seule statue érigée à l’effigie de Michael Jackson, ces derniers jours, à Londres à faire polémique. Une autre, intitulée "Vierge à l’enfant", représentant une scène durant laquelle le chanteur a présenté à la foule son bébé suspendu dans le vide fait parler d’elle. La scène s’était déroulée en 2002, en Allemagne. Et ce geste avait valu au chanteur de très nombreuses critiques.

Des vifs reproches remontent à la surface, neuf ans après les faits. Cette fois, ils sont tournée vers l’artiste qui a créé la statue et Premises Studios qui a installé cette œuvre à la fenêtre de studios d'enregistrement dans l'est de Londres, jusqu’au 1er mai.

Premises Studios a indiqué avoir reçu de nombreuses plaintes. Les studios font état d’"une campagne de haine" des fans de Michael Jackson à leur encontre. Pour exemple, la réaction de l’un d’eux sur le site internet de l'entreprise. Se présentant sous le pseudonyme de Layne4, il dénonce une "création" qui "reflète l'ignorance, la cruauté et le manque de compassion".

"Comment une œuvre d'art - qui est fidèle à un événement réel - peut être interprétée comme une attaque contre quelqu'un ?", s’est interrogé, en retour, Viv Broughton, le directeur général de la société. Il a assuré que cette statue était "une déclaration provocante sur la célébrité et le culte voué par des fans, et je pense que cela se reflète dans le genre de réponses que nous recevons". Enfin, a-t-il expliqué, "cette oeuvre n’a pas pour but de ridiculiser la star, ni de lui rendre hommage. Elle fonctionne sur plusieurs niveaux, comme un tableau religieux".

Quant à l’artiste elle-même, Maria von Köhler, elle s’est dite "assez surprise de la quantité écrasante de réactions négatives des fans de Michael Jackson". Elle a assuré qu’elle avait souhaité représenter "un incident réel dépeint par les médias", sans pour autant vouloir relancer la polémique.