Hosni Moubarak reste en place, mais délègue

Hosni Moubarak a dissipé les rumeurs de démission, dans un discours à la télévision officielle.
Hosni Moubarak a dissipé les rumeurs de démission, dans un discours à la télévision officielle. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Revivez la 17e journée de mobilisation en Égypte, avec Europe1.fr.

Après 17 jours de mobilisation sans précédent de la rue égyptienne, Hosni Moubarak était jeudi au centre de spéculations autour de son éventuelle démission, notamment nourries par des déclarations du patron de la CIA. Dans un discours télévisé aux inspirations patriotiques, le "raïs", au pouvoir depuis octobre 1981, a toutefois coupé court aux rumeurs faisant état de son départ. Il ne part pas, mais promet de ne pas briguer de nouveau mandat en septembre. Il a, dès jeudi, délégué ses pouvoirs exécutifs au vice-président Omar Souleimane. Le président égyptien a par ailleurs promis d'amender des articles de la Constitution afin d'imposer des cadres aux élections législative et présidentielle.

De son côté, Omar Souleimane, l'homme fort de Hosni Moubarak, a lui aussi prononcé un discours, dans lequel il invite la jeunesse du pays à regagner ses quartiers, et à ne pas se laisser influencer par les médias et les pays étrangers. Place Tahrir, la colère ne désenfle pas.

23h46. ElBarradei sent monter la pression. L'opposant égyptien Mohammed ElBaradei estime jeudi soir sur Twitter que l'Egypte va "exploser".Selon lui, l'armée doit intervenir pour "sauver le pays".

23h38.Une décision "regrettable". L'influent sénateur républicain américain John McCain juge "profondément regrettable" que Hosni Moubarak n'ait pas annoncé son retrait immédiat du pouvoir.

22h58. Sarkozy et le "chemin de la démocratie". A la fin du débat télévisé auquel il participait, Nicolas Sarkozy a déclaré souhaiter "que les Égyptiens prennent le temps de se doter de structures politiques pour trouver le chemin de la démocratie", loin de la "dictature religieuse." "C’est notre devoir mais c’est aussi notre intérêt", a-t-il poursuivi. D'après le président de la République, la mise en retrait d'Hosni Moubarak est "inéluctable".

22h56. Ehoud Barak appelle les Égyptiens à "trouver leur voie". "Il appartient au peuple égyptien de trouver sa voie et de le faire sur la base de sa propre Constitution", a dit le ministre, après avoir rencontré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "Je crois que nous ne devrions pas prétendre être plus importants que le peuple égyptien et ses propres intérêts", a-t-il ajouté

22h39. Obama réunit une cellule de sécurité. Le président américain va regrouper jeudi son équipe de sécurité nationale, pour discuter des derniers événements en Égypte.

22h33. Souleimane confirme ses pouvoirs. Hosni Moubarak "m'a confié la stabilité et la sécurité de l’Egypte, la sauvegarde de ses acquis, et la protection des Égyptiens", déclare le vice-président dans un discours télévisé. Il appelle les jeunes à "rentrer chez eux". "Ce peuple héros ne mettra pas en place les plans de ceux qui veulent subvertir le pays", insiste-t-il. "Jeunes de Égypte, rentrez chez vous, n’écoutez pas les radios et les télévisions intéressées, qui n’ont d’autre but d’affaiblir l’Egypte et de ternir son image", martèle-t-il.

22h27. Souleimane va s'exprimer à son tour. Le vice-président devrait lui aussi s'exprimer publiquement, selon la télévision d'État.

22h20. Le Caire gronde. Les manifestants de la place Tahrir du Caire ont commencé à montrer leur mécontentement, en brandissant leurs chaussures en signe de colère.

22h05. Premières échauffourées. Place Tahrir, les manifestants sont déçus. L'agitation se fait sentir, et quelques incidents sont déjà à déplorer dans les rues adjacentes.

21h57. Arguments patriotes. "Nous sommes tous dans la même tranchée, il faut combattre dans un esprit collectif et loin du désordre, de la confusion. Il faut retrouver la confiance en notre économie, notre jeunesse, notre réputation internationale", développe Hosni Moubarak, qui réfute tout "diktat" étranger. "Je n’ai jamais cédé aux pressions extérieures, j’ai toujours œuvré pour la stabilité de l’Egypte", défend-il. "Je ne quitterai pas cette patrie, sauf pour me rendre dans ma tombe", conclut Hosni Moubarak.

21h54. Le président promet des réformes constitutionnelles. Seront amendés les articles concernant "les conditions de candidature à la présidence, la durée du mandat, les élections et leur transparence, la fonction judiciaire, et les conditions des élections législatives".

21h47.

. "Je ne me présenterai pas aux élections présidentielles (...) dans le cadre d'une transaction pacifique, transparente et honnête". Le président garde son poste mais délègue ses tâches exécutives à son vice-président. "Tous vos martyrs et tous vos blessés ne seront pas oubliés. Je n’hésiterai pas à sanctionner les responsables avec la plus grande fermet"

21h25.

Le président égyptien compterait promettre, pour la deuxième fois, de ne pas briguer de nouveau mandat, selon la chaîne Al-Arabiya. Il délèguera ses pouvoirs exécutifs à son vice-président, Omar Souleimane, et dit ne pas accepter d'ordre de l'extérieur. Le chef de l'Etat présente ses excuses aux familles des victimes des troubles de ces dernières semaines. Toujours selon Al-Arabiya, il pourrait annoncer la levée de la loi d'urgence. Il amendera cinq articles de la Constitution et en annulera un sixième.

21h05. Un triumvirat pour la transition? L'opposant égyptien Mohammed ElBaradei propose que Hosni Moubarak laisse la place à un conseil de trois personnes et à un gouvernement d'union nationale, fait d'"experts crédibles", dans une interview au quotidien autrichien die Presse à paraître vendredi.

21h00. Nouveau démenti. Le ministre de l'Information, Anas el Fekky, a de nouveau démenti un éventuel départ de Moubarak. Il a déclaré à Reuters que le raïs n'allait "certainement pas démissionner". Le discours de Hosni Moubarak n'a toujours pas débuté.

20h59. L'UE met son grain de sel. L'Union européenne se tient prête à aider la "profonde démocratie" égyptienne, déclare la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton.

20h50. 3 millions. Selon la chaîne Al-Jazeera, 3 millions d'Égyptiens sont rassemblés au Caire, dans l'attente du discours de Hosni Moubarak.

20h28. La Grande-Bretagne appelle à une transition calme. Le secrétaire au Foreign office, William Hague, réclame une transition en bon ordre en Egypte, car la situation actuelle pourrait compromettre le processus de paix au Proche-Orient. "Nous disons depuis le début de cette crise en Égypte qu'il faut une transition ordonnée et qu'elle devrait, à notre sens, se traduire par un gouvernement à base élargie et apporter au peuple égyptien des preuves de changement réelles et visibles", a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse à Manama.

20h27. Ambiance "rock" sur la place Tahrir. "L'ambiance sur la place Tahrir est en ce moment comme au début d'un concert de rock, avant que le groupe monte sur scène", décrit un journaliste de la BBC.

20h05. Vers une "procédure constitutionnelle". Hosni Moubarak exposera une procédure constitutionnelle avant de transférer ses pouvoirs au vice-président, a déclaré jeudi la chaîne de télévision Al Arabiya.

19h51.

. Un porte-parole du gouvernement indique que le président égyptien s'exprimera à 22h00 locales, soit 21h00 heure française.

19h40.

Le ministre égyptien de l'Information a confié à la chaîne CNN que la démission de Hosni Moubarak n'était qu'une rumeur et a appelé les médias à temporiser. Selon le ministre, Hosni Moubarak ne quitterait pas la présidence. Il garderait son titre de chef d'Etat, mais donnerait le pouvoir exécutif à son vice-président, Omar Souleimane.

19h36. Début du discours de Barack Obama. "L'histoire est en marche en Égypte. Le peuple égyptien demande un changement", lance le président des Etats-Unis. "Nous voulons que les jeunes Egyptiens sachent que les États-Unis soutiendront toujours une transition démocratique", a-t-il ajouté. Barack Obama, en campagne dans le Michigan, ne s'est pas attardé sur le sujet (les images sur le site de CNN).

19h32. L'armée égyptienne pourrait se retourner contre les manifestants. D'après une information de la chaîne Al-Arabiya, l'armée égyptienne pourrait intervenir si les manifestants refusaient le transfert des pouvoirs de Hosni Moubarak à son vice-président Omar Souleimane.

19h27. Les Frères musulmans se rétractent. Essam al Erian, qui craignait plus tôt un éventuel "putsch", s'est finalement ravisé. "Nous nous abstiendrons de tout commentaire jusqu'à ce que la situation se décante", ainsi nuancé l'un des des responsables du parti islamiste.

19h22. Obama compte lui aussi s'exprimer. Barack Obama, va s'exprimer sur les derniers événements en Égypte "sous peu", annonce la Maison-Blanche. Le président américain, très proche des affaires égyptiennes, se trouve actuellement dans le Michigan.

19h00. Scènes de liesse. Même si aucune déclaration officielle n'a filtré, l'ambiance est à la fête place Tahrir, au Caire, épicentre de la contestation des derniers jours. Interrogée par Europe 1, Salma se réjouit : "tout le monde est content, est en train de chanter, de se saluer, de s'embrasser, c'est beau!". "On a eu tellement de malheurs, et pour la première fois, on voit tous ces gens-là qui sont contents", s'exclame-t-elle aussi. Et d'assurer : "Je n'ai aucun doute qu'on est en train de gagner".

18h27. Les Frères musulmans craignent un "coup d'Etat". Essam al Erian, un responsable du parti islamiste et principale force d'opposition, s'est dit "inquiet" du déroulement des derniers événements qui, a-t-il dit, "ressemblent à un coup d'Etat militaire". "Le problème, ce n'est pas seulement le président, c'est le régime", a-t-il rappelé.

18h15. Tête-à-tête avec Omar Souleimane. Hosni Moubarak discuterait avec son vice-président, avant son allocution télévisée.

17h 50.Souleimane, le meilleur prétendant. Si Hosni Moubarak quittait le pouvoir, il serait "vraisemblablement" remplacé par son vice-président Omar Souleimane, selon la CIA.

17h30. La CIA s'exprime. Selon CNN, Hosni Moubarak remettrait ses fonctions de chef de l’armée égyptienne. Et d'après NBC, Moubarak quitterait le pouvoir dans la soirée. Le directeur de la CIA a estimé, face au congrès américain, est allé dans le même sens, en annonçant qu'il y avait "de fortes probabilités" que le raïs démissionne "jeudi soir". Il est d'ailleurs prévu qu'il s'exprime, de son palais du Caire, à la télévision d'Etat égyptienne jeudi soir, à 19h30.

17h25. L'armée s'adresse au peuple. L'armée prend "l'initiative politique" au Caire et diffuse le communiqué suivant : "Compte tenu de la responsabilité des forces armées et leur engagement à protéger le peuple et préserver ses intérêts et sa sécurité, et pour veiller à la sécurité de la nation et des citoyens, et aux acquis du grand peuple égyptien, et pour soutenir les demandes légitimes du peuple, le conseil suprême des forces armées s'est réuni aujourd'hui jeudi 10 février. Il a décidé de rester réuni en session permanente pour examiner les décisions qui peuvent être prises en vue de protéger la nation, les acquis et les ambitions du grand peuple d'Egypte".

17h20. Moubarak serait à Charm-el-Cheikh. Selon Al-Arabiya, Hosni Moubarak serait allé à la station balnéaire de Charm el-Cheikh, en compagnie du chef d'état-major de l'armée.

17h15. Le gouvernement parle lui-même de démission. La décision sur le départ ou le maintien du président Hosni Moubarak est attendue dans les prochaines heures, déclare un responsable du gouvernement égyptien, non identité. Prié de dire si le chef de l'Etat allait annoncer sa démission, le responsable a répondu : "très probablement".

16h20. L'armée ménage le suspense. De son côté, l’armée dit attendre "des ordres qui vont faire plaisir au peuple". Place Tahrir, à l'épicentre de la contestation, un officier supérieur, Hassan al Roweny, a déclaré aux manifestants que tout ce qu'ils souhaitaient allait "se réaliser." Des cris de joie ont suivi ses propos : "le régime est tombé!"

16h00. Le Premier ministre parle de "démission". Le Premier ministre Ahmed Shafiq affirme à l’antenne de la version arabe de la chaîne BBC que le scénario de la démission du président égyptien est en discussion.