"Bachar peut tous nous tuer, jamais nous ne partirons"

Un quartier du centre d'Alep ravagé par les bombardements.
Un quartier du centre d'Alep ravagé par les bombardements. © REUTERS
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François Clauss à Alep, avec AW , modifié à
Les habitants d'Alep essuient toujours les frappes aériennes du régime.

Présent clandestinement en Syrie, François Clauss, l'envoyé spécial d'Europe 1, suit les rebelles dans leur bataille pour le contrôle stratégique d'Alep. Voici son reportage :

C'est d'abord un ronronnement sourd et lointain dans le ciel, puis une menace qui se précise : le MIG-21 est là juste au-dessus de nous, il passe et repasse comme pour donner un message pervers de puissance et de terreur aux habitants d'un quartier totalement aux mains des rebelles de l'Armée libre.

Les regards sont inquiets, on sort sur le pas de sa porte on scrute le ciel. Dans un réflexe dérisoire, certains ferment les grilles de leur commerce. D'autres décident de quitter immédiatement le quartier.

Quelques minutes plus tard un autre bourdonnement, plus précis, se fait entendre : un hélicoptère lâchera sa salve de roquettes à une centaine de mètres plus au Nord.

"Qu'est ce que c'est que ce président qui nous bombarde ?"

Devant le toit de la maison éventrée, les voisins lâchent leur colère : "nous somme des Israéliens ? Qu'est ce que c'est que ce président qui bombarde ses propres citoyens ? Bachar peut tous nous tuer, jamais nous ne partirons".

Sur la route criblée de trous, on récupère, comme pour témoigner de la barbarie du régime, les restes des missiles.

Un pick-up de l'armée libre équipée d'une mitrailleuse anti-aérienne arrive en trombe… trop tard.

Alors, face à l'ultime pouvoir de nuisance du régime, on s'en remet, dans une prière, à l'ultime protecteur : Allah.