Allemagne : l’autre scandale pédophile

Stephan Ackermann, l'évêque de Trèves épinglé par le Spiegel.
Stephan Ackermann, l'évêque de Trèves épinglé par le Spiegel. © REUTERS
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avec Hélène Kohl
L’évêque chargé de faire la lumière tolérait des prêtres pédophiles dans son diocèse.

Un scandale pédophile au sein de l’Eglise allemande peut en cacher un autre. Le magazine Der Spiegel a révélé dimanche que l'évêque de Trèves, Stephan Ackermann, pourtant chargé de faire toute la lumière sur les crimes sexuels au sein de l’Eglise en Allemagne, abritait d'anciens pédophiles.

Trois prêtres sur sept condamnés dans son diocèse

D’après le magazine, impossible que l’évêque n’ait rien su : sur ses sept prêtres, trois ont déjà été condamnés par la justice. Les deux premiers possédaient des images pédo-pornographiques, le troisième - professeur dans un internat - avait contraint un élève à des relations sexuelles.

Mais le diocèse de Trèves minimise l’affaire : ces hommes ne seraient plus en contact avec des mineurs et les charges qu’ils occupent désormais seraient "mineures". Par ailleurs l’Eglise assure les surveiller de près.

L’Eglise d’abord, les victimes après dénonce un prêtre

Le diocèse aurait agi « en accord » avec la conférence des évêques d’Allemagne qui estime qu’il faut accompagner ces criminels pour mieux empêcher les récidives.

Un avis que ne partage pas l’un des protagonistes de l’affaire : contacté par Der Spiegel, l’un des prêtres incriminé - désormais aumônier dans un hôpital et, de son propre aveux, toujours en proie à des "pulsions" - accuse. D’après lui, les autorités ecclésiastiques ont toujours pensé à l’intérêt de l’Eglise avant l’intérêt des victimes ou même aux prochaines victimes potentielles.