A vendre A340 "customisé" par Ben Ali

Cet avion, destiné au dictateur tunisien, ne verra jamais Ben Ali. La Tunisie, qui n'en veut pas, cherche un acheteur.
Cet avion, destiné au dictateur tunisien, ne verra jamais Ben Ali. La Tunisie, qui n'en veut pas, cherche un acheteur. © SUD OUEST/Laurent Theillet
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avec AFP , modifié à
L'ex-président l’avait fait spécialement aménagé mais la Tunisie n’en a pas besoin et cherche un repreneur.

"A vendre : avion A340 entièrement rénové, comprenant un salon, une chambre à coucher et des sièges de type business-class". Telle est la petite annonce que pourrait publier la compagnie aérienne Tunisair, qui cherche à vendre un avion commandé par le dictateur déchu Zine El Abidine Ben Ali mais dont le nouveau régime n’a pas besoin.

"Le gouvernement tunisien nous a autorisés à le mettre à la vente en janvier après la révolution", a déclaré le porte-parole de la compagnie tunisienne, confirmant une information du quotidien régional Sud-Ouest.

Ce devait être le nouvel "Air Ben Ali"

Cet A340, initialement commandé par une compagnie asiatique qui s'était finalement rétractée, était arrivé à l'automne 2010 à Mérignac, en Gironde, afin d'être aménagé par la société de maintenance aéronautique Sabena Technics.

La compagnie tunisienne "l'avait acheté fin 2009 pour l'usage de l'ex-président et de ses proches. Ben Ali lui-même aurait fait un voyage à son bord, pour le tester, avant que l'aménagement ne soit mis en oeuvre", a précise Sud-Ouest. Le réaménagement de l'appareil a été terminé "il y a deux semaines", a précisé Tunisair, qui cherche désormais un acquéreur.

La Tunisie a déjà un avion officiel

Le "tuning" de cet A340 est désormais fini, sauf que le nouveau régime à Tunis n’en a pas besoin : Tunisair "possède déjà en Tunisie un Boeing 737 aménagé en business-jet et utilisé depuis plusieurs années". Le nouveau président tunisien, Moncef Marzouki, "l'a déjà utilisé une fois et il reste à (la) disposition" des nouvelles autorités tunisiennes, a précisé la compagnie aérienne.

Qualifiant cet avion de "superflu", Tunisair cherche donc un repreneur. Quatre à cinq acheteurs potentiels, un Etat et des particuliers, se seraient déjà manifestés auprès de la compagnie, mais aucun contrat n'a encore été conclu.